"Il n'y a qu'une urgence, la République en danger. [...]
- La question est de savoir où est l'ennemi.
- Il est dehors, et je l'ai chassé, dit Danton.
- Il est dedans, et je le surveille, dit Robespierre."
Ces hommes se disputant le contrôle de la République ont tous les deux raison. En effet, en cette année 1793, la République naissante est menacée par les Anglais qui se sont alliés aux monarchistes français, menace intérieure fermement ancrée en Vendée.
La France entière est concernée par ce combat -bien que la plupart des Français ignorent réellement ce qu'il se passe- car c'est le destin de leur pays qui se joue. C'est pourquoi Hugo décide de nous narrer le destin d'hommes et de femmes qu'apparemment rien ne rapproche : le marquis de Lantenac et Gauvain, oncle et neveu divisés par leurs opinions politiques ; un prêtre sanguinaire, Cimourdain, abattant son épée pour faire tomber les têtes des monarchistes, aussi facilement qu'il abat sa main pour bénir les républicains ; Radoub, chef d'une division parisienne, au coeur aussi vaillant que simple, et même une paysanne et ses trois enfants. Pourtant, toutes ces personnes se retrouveront impliquées dans le combat décisif de la Tourgue.
Hugo nous décrit à la perfection chaque décor, situation et action, avec un soucis de la précision nous permettant de nous figurer une image précise de cette année 93, où la frontière entre héroïsme et barbarisme était imprécise et fréquemment franchise. On voyage donc deux cents ans en arrière, découvrant la décoration éblouissante du palais des Tuileries où siège la Convention, ainsi que les sombres plaines de Vendée où les monarchistes se tapissent dans des dédales souterrains.
C'était ma première rencontre avec le grand Totor, et il m'a séduit. Si vous avez besoin de réviser vos classiques, n'hésitez pas à le (re)découvrir !
Adrien, le pitchoun des deux soeurettes
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