Claire Farel, brillante essayiste féministe, forme avec Jean, célèbre journaliste de vingt-sept ans son aîné, un couple socialement reconnu et apprécié. Leur fils Alexandre poursuit ses études avec brio dans une prestigieuse américaine université américaine. Sportif, brillant, élégant, il fait la fierté de ses parents.
La première partie du roman suit les protagonistes dans leur intimité, fouille leurs ressorts psychologiques complexes et les failles qui se cachent derrière le vernis social.
Et puis, la déflagration, l'accusation de viol.
Le procès débute et Karine Tuil nous emmène dans l'implacable machine judiciaire et ses conséquences sur les rapports qu'entretiennent les différentes parties.
Que pèsent "vingt minutes d'action" face à un avenir brisé ? A quel prix sauver la réputation d'un homme ? Comment une victime peut elle faire entendre sa parole quand chaque détail du viol est étudié, analysé, nié ? Est-il possible de rester fidèle à ses valeurs morales lorsque l'agresseur fait partie de notre famille ? Qu'est-ce que la "zone grise" lorsqu'il s'agit de consentement ?
En adoptant le point de vue judiciaire, Karine Tuil étudie avec finesse les rapports de force en jeu dans notre société tout en restant relativement neutre.
J'ai lu ce roman avec un certain malaise, car il démontre à quel point nos instances judiciaires n'offrent pas de solution aux victimes sans passer par un dépouillement de leur vie privée.
Un roman brillamment construit et qui suscite de nombreux questionnements. Seul petit bémol : en cherchant à rester neutre, Karine Tuil permet au lecteur de ne pas se sentir otage d'un point de vue, mais le coupe un peu de l'empathie qu'il pourrait ressentir pour les personnages.
Céline
j'imagine assez bien le malaise à la lecture de livre. Je ne crois pas que je le lirai.
Rédigé par : luocine | 02 mars 2020 à 14:58
Je comprends ce n'est pas une lecture réjouissante :-) Mais je l'ai trouvée intéressante et bien construite.
Rédigé par : Céline | 04 mars 2020 à 13:09
On en a tellement parlé de ce livre. J'ai faillis le mettre sur ma liste de NoËl et finalement, l'envie m'est passée. Pourtant, j'y reviendrai peut-être !
Rédigé par : Mind The Gap | 29 mars 2020 à 16:12