A quelques mois d'intervalles, Emmanuel Carrère a côtoyé la mort par deux fois. L'écrivain a plus tard décidé de témoigner de ces tragédies, pour les proches, la famille, et peut-être un peu, pour lui-même.
Le premier épisode se situe au Sri Lanka, lors du Tsunami. Alors qu'il y passe des vacances en famille, la grande vague déferle, ravageant tout sur son passage. Aucun de lui ni de ses proches n'était sur la plage à ce moment, mais un couple d'amis a perdu leur petite fille de quatre ans.
Peu de temps après et de retour en France, sa belle-soeur succombe d'un cancer. Elle avait une trentaine d'année, trois filles, un mari aimant et se dévouait pour la cause des démunis de part son métier de juge.
Alors il raconte. L'angoisse de la mort, le deuil, les moments sombres et banals de la vie qui s'éteint brutalement.
La démarche de ce livre est originale. Car il se présente comme une autobiographie, c'est bien Emmanuel Carrère le protagoniste, mais ce n'est pas sa vie qui est mise en scène. C'est plutôt sa manière d'aborder la vie d'autres hommes, en restant en retrait mais avec sa sensibilité, ses propres questionnements sur ce dont il est témoin.
La plume de l'auteur est juste, touchante, et certains passages sont beaux à pleurer. J'ai d'ailleurs eu la gorge nouée toute la traversée de ce récit.
Seulement, l'ensemble est un peu inégal. Si certains morceaux sont d'une lumière et d'une vérité rare, certains sont parfois ennuyeux. Il manque une certaine fluidité propre au romanesque... Ah, même un beau récit vaut rarement un bon roman !
Céline
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