Danny Kelly, jeune prodige de la natation, a la chance d'obtenir une bourse pour intégrer un lycée huppé. Fils d'une coiffeuse grecque et d'un routier australien, l'adolescent ne s'y sent pas à sa place et dès lors, une seule chose compte, l'entraînement. Car il le sait, "il est le meilleur, le plus fort, le plus rapide". La natation est son ticket d'entrée, sa façon de s'intégrer et de prendre a revanche sur ses golden boys qui le regardent de haut. Seulement, Danny est prêt à tout, sauf à l'échec, et la première faiblesse représentera pour lui le début d'une dégringolade qui l'amènera tout droit en prison...
J'ai énormément aime La gifle du même auteur, chronique sociale australienne à la fois cynique et émouvante. J'ai eu beaucoup plus de mal à venir à bout de ce nouveau titre...
D'abord la chronologie est complètement chamboulée, ici n'on alterne pas simplement avec passé présent mais avec différents moments de la vie du protagoniste, si bien qu'on ne sait jamais vraiment où l'on en est. Ais-je affaire à l’adolescent post ou pré échec, au prisonnier, au jeune adulte exilé en Ecosse, à celui en quête de rédemption familiale ? Je ne suis pas une inconditionnelle du linéaire, mais là j'étais franchement perdue, comme si l'auteur avait pris les éléments de son récit dans une boite puis avait secoué un ptit coup pour voir ce que ça donne.
Ensuite quelques incohérences m'ont gênée dans ma lecture. Je ne suis pas spécialement observatrice, mais quand le protagoniste se dépêche pour arriver à 9h30 chez son amie, et que la mère le renvoie chez lui quelques pages plus tard en lui disant "Danny c'est bientôt 9h", je me demande si l'auteur s'est relu ou si je suis dans un roman de SF.
Après, je n'ai jamais été contre un peu de vulgaire ou de trash si cela sert le propos, mais le style de ce roman m'a paru fade et même un peu crade. Bon, lire sur les "petits pets puant" de ses camarades de chambre, ou sur le fait qu'il se retienne de chier pendant l'amour, passe encore, mais l'extrait qui suit a vraiment été trop pour moi :
" Son père, plié en deux, s'efforçait d'effacer toute trace de son acte. Son pyjama lui tombait sur les fesses, les poils gris s’engouffraient dans la raie du cul. Ecoeurant. Dan regarda ailleurs(...).Il inspira profondément. Il aurait pu le tuer. Ou se lever, se déboutonner, sortir sa queue et le violer - tellement il le haïssait, ce connard."
Non vraiment, je comprends les relations parents-enfants conflictuelles, mais on ne peut pas évoquer ce sujet autrement ? Envie de tabasser son père, ok, mais de le violer ?
Enfin, je n'ai pas réussi à m'attacher au héros, qui m'a paru ingrat et égoïste malgré ses velléités de se racheter plus tard. Et si je trouve le sujet de l'échec et de notre incapacité à y faire face intéressant, le traitement m'a laissée de marbre.
De Christos Tsolkias, j'aurais du m'arrêter à sa Gifle cinglante, et à la superbe série qui en a suivi.
Merci tout de même à Babelio pour l'envoi de ce livre !
Céline
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