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"Les trois médecins" de Martin Winckler

  Nous sommes en 1974, et quatre garçons, Bruno Sachs, André Solal, Basile Bloom et Christophe Gray entre à la faculté de Médecine de Tourmens. Ils vont y découvrir l'amitié, l'amour, les désillusions, mais surtout l'envie de trouver une nouvelle manière de soigner, envers et contre l'académisme et l'élitisme ambiants.

  Ce roman polyphonique met un peu de temps à démarrer,  mais l'on comprend à la page cent que ce qui nous perd au début fait toute la force de ce livre : à travers les voix d'étudiants anonymes, de professeurs d'horizons différents, des protagonistes ou encore du gardien de l'amphi "Monsieur Nestor", l'auteur nous emmène dans un univers fascinant, grandiose et écœurant.

  J'y ai découvert les dérives proprement infâmes du bizoutage, les avortements clandestins et les méthodes d'enseignement des années 70, tout en traversant toutes facettes de l'émotion : envie de vomir, larmes, éclats de rire.

  Martin Winckler excelle dans le documentaire comme dans le littéraire!   

Céline

"The Innocent", de Harlan Coben

   Matt Hunter est un jeune homme comme tant d'autres : sportif sans être champion, studieux sans être brillant et d'un tempérament sympathique, peu enclin à la violence. Mais un soir, sortant d'une fête étudiante bien arrosée, il se trouve mêlé à une bagarre qui se dénoue de manière tragique. Accusé de meurtre, Matt va passer les quatre prochaines années de sa vie en prison.

  Neuf ans plus tard, ce qui semblait impossible est arrivé : Matt a un travail respectable dans un cabinet de juristes et une petite amie, Olivia, splendide... Et enceinte! Alors, lorsqu'il reçoit sur son portable une vidéo d'Olivia en tenue provocante et avec une perruque blonde, Matt va tout faire pour découvrir la vérité et sauver ce qu'il s'est acharné à construire...

  Une fois de plus, Harlan Coben joue avec les identités et les troubles secrets des personnes aimées... On commence un peu à s'en lasser! Mais le scénario est bien ficelé et on se laisse surprendre par la révélation finale... Une réflexion un peu légère sur la difficile frontière entre l'innocence et la culpabilité agrémente le tout, bref :

Un petit thriller sympathique et sans prétentions!

Céline

"La fureur dans le sang", de Val McDermid (4/5)

Tony Hill, expert en psychologie criminelle, crée une cellule chargée d'améliorer les techniques de profilages de la police anglaise.
Lors d'une étude de cas, l'une de ses étudiantes pense avoir découvert que le présentateur de télévision le plus populaire du pays est mêlé à au moins 7 meurtres de jeunes-filles. Peu de temps après, elle est torturée et tuée dans son propre appartement.
Tony, rongé par la culpabilité, va alors tout faire pour inculper la star, avec l'aide de son équipe.

Ce thriller est extrêmement bien ficelé : haletant, horrifiant ! Chaque personnage a une densité propre, et le suspense est parfaitement maîtrisé. Un vrai bonheur pour les amateurs de thriller.

Milou

"Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux", de Kate Atkinson (2/5)

Edimbourg, festival off de théâtre. Sous les yeux d’une file d’attente horrifiée, un accrochage entre automobilistes tourne au drame et l’un des deux se retrouve à l’hôpital. Jackson Brodie, inspecteur de police à la retraite, est forcé par les événements à mener sa petite enquête, et découvre nombre de liens suspects entre tous les témoins de l’incident.

Ce roman est une sorte de suite à l’excellent « La souris bleue ». Je le trouve personnellement bien moins bien réussi : le talent de Kate Atkinson réside dans sa capacité à créer des personnages crédibles et attachants, et à nous maintenir dans une tension permanente. Dans « Les choses s’arrangent … », l’histoire est un peu décousue et les personnages sont trop nombreux pour qu’on s’y attache vraiment.

Reste une excellente plume et un sens de l’humour corrosif, qui nous rendent cette lecture agréable à défaut d’être passionnante.

Milou

"Labyrinthe", de Kate Mosse (1/5)

Nous sommes au début du XIII° siècle, au début de la croisade menée contre les Cathares dans le pays d'Oc. A Carcassonne, Alaïs reçois de son père un manuscrit recelant le secret du véritable Graal. La jeune fille va se charger de le protéger durant cette période de troubles.
Huit siècles plus tard, Alice Tanner, archéologue amateur, découvre ce même manuscrit serré entre deux squelettes, et déclenche ainsi une série d'événements où se jouera le succès de la mission commencée par Alaïs.

Mais pourquoi donc suis-je allée au bout de ce roman ??? C'est un sous "Da Vinci Code" particulièrement raté ! L'auteur ne parvient jamais à nous intéresser à l'intrigue de ce livre, et l'on se perd.

Il y a un commentaire d’un lecteur d’Amazone qui décrit parfaitement mon ressenti : « Comme un vrai labyrinthe, ça traîne en longueur, on s'y perd, et au final on se dit "quoi, tout ça pour ça"... »

Le seul intérêt de ce livre est de nous rappeler ce tragique épisode de l’Histoire de France et de l’Eglise catholique. C’est un peu faible, pour un si grand succès dans les ventes !

Milou

"A moi pour toujours", de Laura Kasischke

   Le jour de la saint-valentin, Sherry trouve une note anonyme dans son casier de professeur : "Sois à moi pour toujours". Elle est d'abord flattée par ce billet doux, d'autant qu'elle s'ennuie un peu depuis que son fils unique l'a délaissée pour l'université. Mais d'autres mots apparaissent, et peu à peu, ce qui n'était que coquetterie tourne à l'obsession, voire au malsain lorsque son propre mari change cet admirateur mystérieux en amant imaginaire pour pimenter leur vie sexuelle... La tension monte et révèle peu à peu les effroyables secrets enfouis dans cette vie bien rangée.

  L'auteur nous offre un regard incisif sur la société américaine, et renverse son modèle de vie parfaite : le pavillon en banlieue, le beau mari qui bricole dans le garage le dimanche, le fils qui réussit à l'université. L'écriture poétique et sensuelle de ce roman nous plonge dans une histoire angoissante, où la tragédie reste en suspens jusqu'au dernier chapitre.

J'ai été fasciné par ce roman mené avec talent!

Céline

 

"Les Romanesques" Edmond Rostand

    Deux amants, séparés par un mur, rêvent de vivre leur amour loin de la haine paternelle qui divise leur famille. Mauvais remake de Roméo et Juliette ? Non, petite comédie à l'italienne réussie, car en réalité, les deux pères sont copains comme cochons et ont inventés ce stratagème pour que leurs enfants, tentés par l'interdit, tombent amoureux. Une fois le mariage établit, ils abattent le mur et vivent ensemble dans leur grande propriété. Mais la farce se retourne contre eux car les pères ne peuvent plus se supporter, et lorsqu'ils informent les enfants de la supercherie, Percinet s'enfuit, à la recherche d'un véritable amour romanesque.

    Rostand excerce encore sa plume avec cette gentile comédie en trois actes. Ses alexandrins sont un peu hésitants mais le divertissement est là, seule prétention de l'auteur.

Adrien