"Eh oui, c'est l'avantage d'être un personnage inconsistant, un caméléon. On charme toutes les fleurs, tous les buissons, et jusqu'aux vieilles branches : tous s'étonnent
d'avoir trouvé un animal de la même couleur qu'eux."
Ça commence légèrement. Une correspondance entre un écrivain en résidence à la Villa Médicis, son ancienne maîtresse et quelques proches.
Un entre soi universitaire et artistique qui deviendrait vite agaçant si l'autrice ne le décrivait pas à travers ses protagonistes avec suffisamment de recul et d'humour noir.
Je riais bien les premières pages, je me croyais dans une comédie de mœurs légère et intello, puis peu à peu, le récit glisse et l'on sent la duplicité des personnages et la tragédie qui se faufile entre les pages.
"Si on avait un petit bouton sous l'aisselle, sur lequel il suffisait d'appuyer pour mourir, comme ça, d'un coup, sans douleur, combien de personnes resterait-il sur Terre au bout d'une semaine ? "
De lettre en lettre l'autrice brouille les codes et les pseudonymes, si bien que l'on ne sait plus qui manipule qui, puis nous plonge dans le journal d'une jeune fille de ses 7 à 14 ans.
Je me suis retrouvée soufflée par la chute, et l'intelligence de la construction qui nous emmène mine de rien dans une réflexion profonde sur ce que l'on peut faire au nom de l'art, parfois en dépit de la vie.
Céline
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