Colin veut tomber amoureux. Il a vingt ans, il est riche, ressemble à un bébé et aime faire plaisir à ceux qu'il aime. Il reçoit souvent
son ami Chick, lui concocte de délicieuses boissons à partir du
piano'cktail de son invention. Ce dernier a rencontré Alise, mails il
lui préfère Jean-Sol Partre, et dépense tous ses doublezons dans les
éditions originales du philosophe. Et puis, il y a Nicolas, l'excellent
cuisinier de Colin, qui pêche des anguilles dans l'évier en les
attirant avec du dentifrice à l'ananas. Enfin, Colin rencontre Chloé.
Elle est douce et belle, ils s'aiment et parcourent la ville protégés
dans un petit nuage rose qui sent la cannelle. Il se marient et coulent un amour parfait, mais Chloé tombe malade : un nénuphar vient se loger dans son poumon.
En relisant ce coup de cœur de mon adolescence, je m'étais préparée à ne pas pleurer. Mais le tragique qui s'insinue peu à peu dans cet univers tendre et léger a eu raison de moi. Car ce roman raconte une double tragédie : celle d'Alise, qui finit par tuer les libraires et Jean-Sol Partre lui-même avec un arrache cœur pour se venger de ceux qui lui ont volé l'amour de son homme, et celle de Colin, qui perd toute sa fortune et se voit contraint de travailler pour acheter des fleurs et soigner sa bien-aimée. Boris Vian réussit créer un monde qui se suffit à lui-même, un univers où les mots et les expressions sont à prendre au pied de la lettre. L'appartement de Colin rapetisse au fil de l'histoire, et Nicolas (carte d'identité à l'appui), vieillit de sept ans en quelques jours : les êtres et les choses s'amenuisent et perdent de leur éclat, tout est affecté par la maladie. L'innocence, et le burlesque presque, des débuts laisse peu à peu place à une réalité dure et inexorable, et le roman nous révèle toute sa profondeur.
Raymond Queneau avait raison en disant de ce livre qu'il était "le poignant des romans d'amour contemporains".
Céline
J'ai découvert ce roman en 3ème grâce à ma prof de Français qui était passionnée de Vian. Il faut que je le relise.
Rédigé par : Aliénor | 22 janvier 2009 à 15:58
Moi aussi il faut que je le relise ! L'émotion monte simplement en lisant ta critique...
Rédigé par : Milou | 22 janvier 2009 à 19:49
Il faudrait que je fasse comme toi, relire ce roman pour voir si mes sentiments sont restés les mêmes !
Rédigé par : Florinette | 23 janvier 2009 à 21:23
Oui, un billet qui donne envie de le relire (euh... mais, normalement, je ne relis pas, car il y a tant d'autres livres qui me tendent leurs pages !) !
Rédigé par : Brize | 24 janvier 2009 à 11:13
"Légume du jour"? Je l'ai aussi lu à plusieurs reprises, dans ma folle jeunesse. Depuis, je suis passé à autre chose; je me demande donc s'il me ferait le même effet si je le relisais à présent.
Rédigé par : Daniel Fattore | 02 février 2009 à 16:55
Voui, je crois que cette blague fait partie des perles des libraires :-) Je ne sais pas s'il te ferait le même effet, je suis encore dans ma folle jeunesse lol !
Rédigé par : céline | 02 février 2009 à 19:06
Un roman contemporain, décalé avec de belles touches de surréalisme, une belle histoire d'amour et une critique de l'homme et du monde dans lequel nous vivons qui se dévore jusqu'à la dernière page!
Rédigé par : Mademoiselle Swann | 27 avril 2009 à 08:54
Un joli roman, j'ai beaucoup aimé l'idée de la maladie-nénuphar.
Rédigé par : calypso | 29 avril 2009 à 13:57
Je clique un mois au hasard et je tombe sur ce roman qui a marqué une partie de ma jeunesse. Heureusement, elle n'est pas terminée... ma jeunesse! Bref, ta description donne vraiment envie de tourner à nouveau les pages de ce fabuleux roman. Bravo Céline !
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=682599026 | 02 novembre 2009 à 23:38
Merci Johanovitch ! C'est toujours chouette de papoter bouquins avec toi, j'espère que tu te replongeras dans ces pages avec délectation... Bises young man !
Rédigé par : Céline | 03 novembre 2009 à 09:13