Valentine, ado un peu paumée, franchement nympho, fille d'un écrivain sur le déclin, a disparu. Lucie, quarantenaire aigrie, d'une banalité telle qu'elle en devient souvent transparente, était chargée de la filer en douce. Alors forcément, elle se retrouve avec l'enquête sur le dos. Désemparée par l'ampleur de sa tâche, elle fait appel à une privée, "La Hyène", personnage connue et craint, lesbienne trash doté d'un sixième sens.
Les premières pages du roman m'ont littéralement hâpée. C'est qu'elle sait raconter des histoires Virginie Despentes. Elle y met ce qu'il faut d'humour, d'action, de suspense et de violence pour que l'on ne puisse décrocher de son récit. Comme souvent dans ses romans, tout le monde en prend pour son grade : les bobos, les altermondialistes, les écrivains, les gosses de riches en perdition, les jeunes fachos, les intégristes... Ses portraits taillés au couteau tombent souvent juste et l'ont rit jaune de parfois de retrouver sous certains traits. Le regard de Virginie Despentes n'est pourtant pas dénué de tendresse, et l'on s'attache aux personnages, souvent plus paumés que méchants. Pendant quelques 250 pages, l'alchimie est créé, le lecteur se sent en fusion avec l'auteur ; road book, polar, satire sociale : le récit fonctionne.
Mais malheureusement il y a la chute, une vraie dégringolade. A croire qu'elle ne parvenait pas à s'en dépêtrer, de son histoire. L'apparition de la bonne soeur, personnage trop peu crédible, signe la fin de l'émerveillement. S'en suit alors une suite d'actions en cascade et un délire paranoiaque sans queue ni tête. Je ne remet pas en cause les choix du récit de l'auteur, mais son incapacité à nous les rendre possibles, réels. Les dernières pages m'ont semblés bâclées, pas du tout à la hauteur des premières. Du coup, on se sent un peu floué en refermant le livre, on voudrait en savoir plus.
Par contre, j'ai été merveilleusement surprise par l'écriture de Despentes. J'avais toujours aimé sa plume affutée, trash et acerbe. Sans avoir rien perdu de son mordant, l'auteur y a ajouté de vrais moments de poésie, presque lyrique. Le travail de Virginie Despenstes (4 ans pour écrire ce roman), sert parfaitement son talent.
Céline
Justement, je n'aime pas le côté trash de son écriture, alors j'ai fui ce livre depuis sa parution malgré le buzz dont il a bénéficié.
Rédigé par : Géraldine | 19 août 2011 à 22:04
Je comprends tout à fait que l'on n'aime pas Despentes... Mais j'ai toujours eu de l'affection pour cette auteur et sa façon très critique mais tendre tout de même de voir le monde.
Rédigé par : céline | 22 août 2011 à 11:01