Il m'est très difficile de résumer ce roman qui a fonctionné sur moi comme un envoutement. Happée dès les premières pages, je suis sortie des dernières avec une sensation physique, un léger d'étourdissement.
Car si j'ai toujours aimé Laura Kasischke, sa façon de faire basculer le quotidien dans l'horreur, sa vision cynique de l'Amérique et ses superbes descriptions de la nature et des êtres, elle ne m'avait jamais bluffée à ce point.
Mettant en scène l'univers clos d'une université, elle décrypte avec force et de talent les enjeux de pouvoirs entre professeurs, étudiants, sororités, et les dérives camouflée par le calme apparent d'un campus. Tout commence par un accident, durant lequel Craig, au volant, tue sa petite amie Nicole. Entre flashs backs sur l'année précédant le drame et histoire de revenants hantant le campus à l'heure actuelle, le lecteur plonge peu à peu dans une enquête aux frontières du surnaturel...
Les points de vue de différents personnages nous permettent de renouer les fils de cette étrange histoire, car qui était réellement Nicole, sous ses airs de parfaite étudiante américaine puritaine ? Et pourquoi Shelly, musicologue et première témoin de l'accident, ne peut relater sa version aux journaux sans qu'elle soit modifiée ? Perry, compagnon de chambre de Craig, a vu Nicole après sa mort, il en est sûr. Il va s'inscrire au cours sur les mort et ses pratiques ethnologiques données par Mira pour essayer de comprendre pourquoi des revenantes hantent le campus, allant jusqu'à avoir des relations sexuelles avec les étudiants. Laura Kasiscke parvient à nous faire plonger dans le destin de chacun de ses protagonistes en nous plongeant dans des petits détails de leurs quotidiens, des morceaux de leurs passés.
Le récit avance doucement, suivant le rythme des saisons, la sensation prime. L'histoire est sensuelle, sexuelle. C'est aussi un superbe roman sur la mort, les questions éternelles qui lui sont liées, le souvenir.
Cela faisait longtemps qu'un livre n'avait pas déclenché en moi cette pulsion d'attraper des mots à chaque petit instant libéré - au travail, dans le bus, en marchant. Policier, fantastique, roman d'ambiance ou d'apprentissage, ce livre ne peut se voir accoler aucune étiquette, sauf peut-être celle de chef d'oeuvre.
Céline
J'aurais bien aimé qu'il me fasse le même effet (mais ça, on ne le maîtrise pas) ! Et pourtant je te rejoins sur bien des points, notamment le talent dont fait preuve l'auteur dans ses descriptions.
Rédigé par : Brize | 22 mai 2012 à 20:40
IL est à la biblio donc quand j'aurais envie de le lire, je sais où le trouver.
Rédigé par : clara | 23 mai 2012 à 07:19
@Brize : il y a une part de mystère entre la rencontre d'un livre et de son lecteur... C'est ce qui fait la beauté de la lecture aussi ! Heureusement que nous ne sommes pas tous émus par les même mots...
Rédigé par : céline | 23 mai 2012 à 08:37
@Clara : oui, n'hésite pas j'espère qu'il te touchera...
Rédigé par : céline | 23 mai 2012 à 08:46
Voilà un bout de temps que je retarde cette lecture, je ne sais quel est le meilleur moment pour lire cette auteur que j'apprécie temps. J'aimerais qu'on soit seules elle et moi, et dévorer le livre en une journée, mais ce n'est pas aussi facile...
Rédigé par : Yspaddaden | 23 mai 2012 à 19:49
@Ys: je comprends que tu retardes le tête à tête pour mieux le savourer. J'espère que tu trouveras vite un moment !
Rédigé par : céline | 24 mai 2012 à 09:02
J'ai envie de le lire, sauf que Kasischke ne peut jamais s'empêcher d'exploiter une aura sexuelle dans ses romans, comme pour appâter le lecteur qu'elle croit systématiquement voyeur... C'est une ficelle que l'auteure a automatiquement propension à utiliser et qui a le don de m'irriter, je dois dire.
Rédigé par : Reka | 24 mai 2012 à 15:24
Tiens c'est marrant je ne vois pas du tout l'aspect sexuel de cette façon dans ces romans. Je ne le trouve pas omniprésent, il est juste à comme faisant partie de la réalité, de l'humanité. La sensualité par contre parcourt toutes les pages comme dans chacune de ses oeuvres...
Rédigé par : céline | 31 mai 2012 à 09:59
Tu parles très bien de ce livre et me donne très envie de le lire.
Rédigé par : krol | 31 mai 2012 à 20:21
Merci Krol ! En espèrant qu'il te touche :-)
Rédigé par : céline | 01 juin 2012 à 16:32
Je vois que tu as beaucoup aimé toi aussi ;)
Rédigé par : Alienor | 17 juin 2012 à 09:53
J'ai adoré "Rêves de garçons" et bizarrement, je n'ai plus lu cette romancière depuis. j'attends la sortie poche de celui-ci avec impatience !
Rédigé par : Manu | 26 juin 2012 à 11:46
@Manu : si tu ne peux pas patienter avant la sortie en poche de celui-ci, n'hésite pas à te plonger dans "A moi pour toujours" ! Mais "Les revenants", un vrai chef d'oeuvre !
Rédigé par : céline | 26 juin 2012 à 13:50