Théo a treize ans lorsque sa vie bascule. Victime d'un attentat alors qu'il visite le Metropolitan Museum de New-York, il y perd sa mère adorée et pour satisfaire le désir d'un vieil homme mourant, en repart avec le chef d'oeuvre de Fabritius, Le Chardonneret. D'abord recueilli par la famille bourgeoise d'un de ses amis, puis embarqué à Las Vegas par un père accro aux jeux et à l'alcool, et enfin formé par un adorable antiquaire, Théo sera durant tout son itinéraire lié de façons inextricable à ce tableau, à la fois inquiet et rassuré par sa lumineuse présence...
Repéré chez Keisha, j'attendais avec impatience l'arrivée du Chardonneret envoyé par Babelio, d'autant que je garde un souvenir exceptionnel du Maître des illusions. Pourtant, cette lecture fut très laborieuse, et je suis parvenue à la page 787 bien essoufflée, et soulagée d'en avoir fini avec toute cette histoire.
Ce récit avait au départ tout pour me plaire : une destinée contemporaine, le hasard du destin et des rencontres, une histoire d'amour et d'art en toile de fond... Mais j'ai commencé à m'ennuyer dès l'arrivée de Théo à Las Vegas et sa rencontre avec son ami Boris, épisode de plus de plus de 150 pages où deux ados livrés à eux-mêmes se droguent allégrement sous le soleil du désert... Il ne se passe rien d'autre, juste des descriptions de trips, de vomis, et de magouilles pour trouver un peu d'argent. Le retour à New-York et dans l'atelier de l'antiquaire a suscité à nouveau mon intérêt, me poussant à poursuivre jusqu'à la fin, une fin sous forme de thrilleur mafieux qui m'a bien peu satisfaite.
Le premier reproche que je pourrais faire à ce roman, c'est bien entendu sa longueur et les interminables digressions qui le composent. Mais ce n'est pas tant les 800 pages qui m'ont gênée (j'ai plutôt tendance à apprécier les pavés), que le peu d'attachement que j'ai développé pour le héros. Tout tourne autour de Théo, le narrateur, et sa personnalité lâche, un peu molle et très égoïste a tout pour me déplaire, malgré le traumatisme originel subi. Quant à Boris, son meilleur ami, je l'ai trouvé un peu trop caricatural. D'autres personnages secondaires auraient pu me toucher, Hobie le vieil antiquaire, Pippa la pétillante rouquine, ou même Andy l'intellectuel, mais malheureusement ils sont relégués à l'arrière-plan et les relations entretenues par Théo avec ces derniers sont un peu bâclées. Toutes les instants de la vie de Théo pouvant susciter de l'émotion sont d'ailleurs très peu développés (contrairement à ses délires de drogués ) : une vague allusion à une relation homosexuelle avec Boris, quelques rares passages sur son histoire d'amour avec Pippa, encore moins de scène entre lui et Hobie, son mentor.
Une aventure qui aurait pu être passionnante, mais qui manque cruellement de sentiments à mon goût.
Un immense merci aux éditions Plon et à l'opération Masse Critique de Babelio !
"Personne ne pourra jamais au grand jamais me persuader que la vie est un cadeau génial et généreux. Parce que la vérité, c'est que la vie est une catastrophe."
Céline
Je t'accorde que les scènes beuveries et drogues sont longuettes... Mais Donna Tartt sait conter...
Rédigé par : keisha | 24 février 2014 à 18:34
Je suis d'accord, c'est d'ailleurs pourquoi le récit m'a tenue jusqu'à la fin ;-) D'ailleurs j'ai adoré le début d'un point de vue narratif !
Rédigé par : Céline | 24 février 2014 à 18:40
Aïe, si même toi, avec qui je suis plus que souvent sur la même longueur d'ondes, est déçue, je crains le pire !
Rédigé par : Manu | 24 février 2014 à 19:43
Ca vaut peut-être la peine d'essayer, beaucoup de lecteurs se sont laissés embarqués dans ce roman... Et certains passages sont très chouettes, mais l'auteur m'a perdue au fil de ces digressions...
Rédigé par : Céline | 24 février 2014 à 20:51
Aie dommage! Tu m'inquiètes un peu car ce pavé est dans ma PAL alors que j'avais déjà eu de la peine à m'attacher aux personnages du Maître des illusions, que je trouvais tous un peu trop distants. Bon, on verra bien...
Rédigé par : zarline | 24 février 2014 à 21:59
Oui, c'est ça, les personnages sont un peu trop distants... Par contre la réflexion sur l'art et sur l'identité (peut-on échapper à ce que nous sommes) est très intéréssante. Ca vaut la peine de tenter de toutes façons :-)
Rédigé par : Céline | 25 février 2014 à 09:40
De moins en moins convaincue et tentée par ce titre à mesure que les billets se multiplient...
Rédigé par : Praline | 26 février 2014 à 00:53
Bonjour Céline, déjà que j'avais trouvé Le maître des illusions interminable et pas passionnant, je passe sur ce roman ci, j'en ai tellement d'autres à lire. Et puis l'histoire me m'attire pas du tout. Bonne journée.
Rédigé par : dasola | 26 février 2014 à 11:44
@Praline : je comprends, j'ai vu que pas mal d'autres lecteurs avaient eu du mal...
@Dasola : celui-ci te paraîtrait sûrement interminable aussi... Plus de 800 pages, vaut mieux êter passionnée par l'histoire !
Rédigé par : Céline | 26 février 2014 à 13:52
Une nouvelle fois, on est raccord !
Rédigé par : Theoma | 27 février 2014 à 12:43
@Theoma : oui :-) :-)
Rédigé par : Céline | 28 février 2014 à 11:45
Tu n'es pas la seule à avoir été déçue, Valérie n'avait pas été emballée non plus. Par contre je note le maître des illusions....
Rédigé par : sous les galets | 02 mars 2014 à 11:38
étonnant, ce roman reçoit pas mal d'avis positifs. Mais je passe mon chemin malgré tout, rien qu'avec les 800 pages, je suis effrayée!!
Rédigé par : Laeti | 03 mars 2014 à 09:36
Je partage ton point de vue. Les personnages sont trop froids, le narrateur trop égoïste et le tout est trop long. Roman surestimé, sous prétexte que écrit par l'auteur de cette pépite que fut 'le maître des illusions'.
Rédigé par : Loïc | 07 mars 2014 à 22:39
Comme tu dis, une vraie pépite ce "Maitre des illusions" :-)
Rédigé par : Céline | 07 mars 2014 à 23:45
Je suis entièrement d'accord avec toi sur les longueurs... Elles sont par moment insupportables, surtout dans le dernier tiers. En revanche, même si, comme toi, je n'ai pas trop apprécié le caractère des personnages, je trouve que l'auteur va plutôt en profondeur dans sa galerie de personnages... Mais c'est vrai que le dévut du roman crée d'énormes attentes qui sont plutôt émoussées par la suite...
Rédigé par : Le Blog des livres | 21 mars 2016 à 17:27
J'ai l'impression que tu as réussi à dépasser les longueurs et à apprécier le message du livre. De mon côté le plaisir de lecture a vraiment été gâché par tout ça...
Rédigé par : céline | 23 mars 2016 à 13:12