Willem, JB, Malcom et Jude se rencontrent à l'université, ils partagent des chambres, des galères financières, leurs espoirs de réussite et d'accomplissement. Au fil des ans, chacun va peu à peu trouver sa place dans le monde, et nous apprenons à les connaître comme des amis proches. Malcom, architecte brillant, pétri de doute et persuadé d'être le moins aimé de sa fratrie. JB, l'artiste talentueux et égocentrique, parfois méchant mais souvent drôle et perspicace. Le doux Willem, comédien, le beau garçon aimé de tous, peut-être le moins ambitieux, mais qui se prête à chaque moment de sa vie avec sérieux. Et Jude, jeune homme fragile et secret, à la beauté sombre et délicate et à l'intelligence exceptionnelle.
En emportant ce pavé dans ma valise de l'été, je pensais me plonger dans un roman américain comme je les aime, une histoire polyphonique où l'on suit plusieurs protagonistes pour une tranche de vie. J'étais donc persuadée de réussir le challenge de notre chère Brize avec aisance et facilité ! C'était sans compter sur la surprise que me réservait l'auteure avec ce récit. S'il commence comme un roman d'apprentissage en mettant en scène quatre jeunes adultes prêts à conquérir New-York, il sombre vite dans une noirceur dont il est difficile de s'extirper indemne.
A mesure que nous voyons grandir et vieillir nos quatre héros, nous découvrons avec effroi le passé de Jude et les conséquences irréversibles que celui-ci aura dans son quotidien et son existence.
Une fois ouvertes, j'étais prise au piège de ces pages lumineuses et terribles. Pourtant, je me suis agacée à plusieurs reprises de l'incapacité de Jude à changer certains de ses comportements, des longueurs qui perdent parfois le lecteur et aussi de l'implacable tragédie qui accable les personnages. Je me suis souvent demandé, encore ? Non mais le lot de drames n'était-il pas suffisant ?
Le parti pris de l'auteure, l'impossibilité de se remettre de certains événements, l'impensable résilience face à l'horreur, m'a beaucoup interpellée. J'ai toujours cru que l'amour, au sens large, pouvait donner sens à la vie, à toute vie. Mais l'amitié, la bienveillance et la bonté peuvent-il consoler d'une enfance détestable ? N'est-il pas inévitable de ne pouvoir faire confiance aux bonnes personnes quand toute estime de soi a été détruite ? Je n'ai évidemment pas de réponses à ces questions. Mon optimisme légendaire me donnerait envie d'y croire, mais je ne peux m’empêcher de penser que le combat de Jude est assez réaliste.
Et plouf ! Un pavé pas très léger pour ce challenge 2019 !
"On ne connait pas la peur, jusqu'à ce qu'on ait un enfant, et peut-être que c'est ce qui nous fait imaginer par erreur que cet amour est plus sublime. Chaque jour, notre première pensée n'est pas Je l'adore, mais : Comment va-t-il ? Le monde, du jour au lendemain, se réorganise pour devenir un parcours d'obstacles terrifiants. "
"Il considérait aujourd'hui comme une relation réussie une relation dans laquelle les deux personnes avaient identifié le meilleur de ce que l'autre avait à offrir et avaient également décidé d'estimer cette chose."
les pavés et moi nous sommes brouillés - mais j'avoue que ce livre me tente
Rédigé par : niki | 14 août 2019 à 18:05
Cela faisait longtemps que je n'avais pas dévoré un pavé aussi rapidement !
Rédigé par : Céline | 14 août 2019 à 19:50
Je suis tentée depuis sa sortie. S'il peut enfin sortir en poche... le «confort» de lecture sera plus appréciable!
Rédigé par : Marie-Claude | 15 août 2019 à 05:46
Un pavé déjà croisé dans le challenge ... et je vois pourquoi je ne l'avais pas noté, même si je comprends à quel point il est intéressant : c'est du lourd (et du plombant, je pense) ! Pas vraiment le pavé-de-l'été-du-bord-de-plage, quoi ! Bref, tu as bien gagné ta réussite au challenge, chère Céline !
Rédigé par : Brize | 15 août 2019 à 12:23
@Marie-Claude : je ne sais pas si le poche pourra alléger le récit hihi mais il m'a questionnée, et je ne l'ai pas lâché. Malgré quelques réticences, j'ai trouvé ce roman vraiment fort.
@Brize : Impossible de faire l'impasse sur ce challenge le logo est toujours trop beau :-) En effet cette lecture aurait été plus appropriée pour une automne pluvieux :-)
Rédigé par : Céline | 15 août 2019 à 14:00
Effectivement, pas très léger, ce pavé.
A tel point, qu'il m'est resté en partie sur l'estomac.
Comme beaucoup de romans américains, il gagnerait à être ramassé de quelques 200 pages. Mais surtout, je pense que cette histoire aurait mérité qu'on s'éloigne par moment de ce cercle (très fermé et presque autosuffisant) d'amis.
Rédigé par : Autist Reading | 15 août 2019 à 17:54
Je ne le note pas celui-là ! Trop lourd à digérer .. J'ai abandonné un premier pavé coréen à 200 pages parce qu'il était plombant, mais je viens d'en finir un bien plus léger et addictif.
Rédigé par : Aifelle | 16 août 2019 à 07:03
@Autist Reading : Je comprends qu'il soit difficile à digérer ! Quelque chose dans l'histoire et l'écriture m'a vraiment emporté, mais j'aurais aussi aimé que certaines scènes soient abrégées. Heureusement il y a quelques personnages secondaires vraiment beaux pour s'éloigner un peu de ce quatuor :-)
@Aifelle : Je comprends bien ! Je réalise que j'ai lu beaucoup de romans plombants ces derniers temps, je ne serais pas contre un peu de légèreté !
Rédigé par : Céline | 16 août 2019 à 09:09
Pas du tout vu ce livre passer mais visiblement il est passionnant
Rédigé par : lcath | 16 août 2019 à 20:27
Oh et ben dis donc, tu n'as pas choisi du léger ! Je ne pense pas être tentée par ce pavé-là.Et puis nous arrivons à la fin de l'été...
Rédigé par : krol | 16 août 2019 à 23:10
@lcath : En effet je ne l'ai pas lâché, même s'il aurait peut-être gagné à s'alléger de quelques pages !
@Krol : En effet c'est déjà presque la rentrée ;-) Adieu la plage et les pavés :-)
Rédigé par : Céline | 17 août 2019 à 12:17
Tout à l'air tentant dans ce livre et personnellement, je crois au parti pris de l'auteur sur l'enfance et la non résilience.
Reste que c'est un pavé et depuis quelques temps, je bais plus vers des livres moyens coté épaisseur, mais si c'est vraiment bien...
Rédigé par : Mind The Gap | 19 août 2019 à 16:28
Tu montres bien à quel point cette lecture t'a fait passer par bien des émotions et a suscité pas mal d'interrogations. Chouette billet !
Rédigé par : Jérôme | 20 août 2019 à 13:00
@Mind the Gap : Je comprends aussi le point de vue de l'auteure, que je pense réaliste, mais mon esprit bisounours a envie d'y résister :-):-) De mon côté j'adore les pavés, même si j'aime bien intercaler des lectures plus courtes.
@Jérôme : Merci beaucoup :-) Oui en effet c'est une lecture qui m'a vraiment questionnée !
Rédigé par : Céline | 20 août 2019 à 16:36
Vile tentatrice ! Je vais m'arrêter là de la lecture de tes billets. J'ai déjà une LAL suffisamment grande pour ne pas vouloir y ajouter un pavé ! ^^
Rédigé par : Mélopée | 03 octobre 2019 à 18:10
Ahaha je sais c'est la torture ces LAL qui s'allongent plus vite que notre rythme de lecture :-)
Rédigé par : céline | 04 octobre 2019 à 13:15