Tout commence dans la banlieue de Melbourne, lors un simple barbecue mêlant famille et amis : un adulte gifle un enfant capricieux, qui n'est pas le sien. Cet incident va avoir des répercussions chacune des personnes présentes et les relations qui les lient. Car la mère de l'enfant décide de porter l'affaire devant le tribunal, et chacun va être amené à prendre parti. Cette petite communauté à l'apparence lisse recèle en son sein de nombreuses différences d'origines, d'argent, de culture et d'aspiration, que cette gifle et le procès qui en découle vont mettre à nue.
Roman polyphonique, La gifle donne la parole au fonctionnaire en proie au démon de midi comme à l'ado homo, le grand-père grec pour qui la famille est tout, la mère hippie ou la quarantenaire qui abandonne son job pour renouer avec ses rêves d'écriture. Chaque personnage est extrêmement bien fouillé, et aucun d'entre eux ne tombe dans la caricature... Le récit avance au fil des points de vue, tandis que le passé et les intentions des différents protagonistes se révèlent.
J'ai trouvé ce roman assez grandiose. D'abord, il contient nombre d'ingrédients me maintiennent sous l'emprise d'un livre : l'alternance des styles et des points de vue, magnifiquement réussie, un regard vif et aiguisé sur la société contemporaine, des personnages denses et une intrigue tenant surtout sur la psychologie fouillée de ses héros. J'ai retrouvé le même genre de bonheur addictif qu'à la lecture de Freedom ou de L.A Story.
Et ensuite, je trouve que l'auteur est parvenu à décrire un panel sociologique assez large, et à mettre en exergue les intolérances et failles de notre société de consommation : que ce soit l'argent, la race, l'âge, le mode de vie, tout est prétexte à la stigmatisation. Un roman très beau aussi, car pas dénué de tendresse et de foi en l'être humain.
600 pages qui ont su me transporter dans l'univers des banlieues australiennes, avec le plaisir d'être prise au piège par un auteur en tout consentement ;-)
Merci beaucoup à Manu de m'avoir mis l'eau à la bouche !
Céline
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