" Il ignorait pourquoi, mais cela le répugnait un peu d'imaginer des gens dévots, quels que soient leur foi, leur âge ou leur orientation sexuelle, en train de copuler. Il savait bien que c'était de l'intolérance de sa part, mais il se consolait en se rappelant qu'ils ressentaient la même chose à son égard, et que lui au moins ne souhaitait en rien réduire leurs droits civils. "
En pleine séparation, Julie peine à trouver des solutions pour conserver la maison qu'elle aime tant et à communiquer avec Mandy, sa fille de 17 ans. Son ex-mari, en pleine batifole avec sa nouvelle compagne, ne semble pas disposer à l'aider. Alors, pour évacuer la pression, elle fume un petit joint de temps en temps.
David quant à lui, fraîchement largué par son petit ami, est lassé de la vie à San Francisco. Cinquantenaire un peu fatigué, il aide les enfants de familles aisées à remplir leurs dossiers d'admission pour l'université. Alors quand Julie lui demande de venir pour aider Mandy à préparer son avenir, il n'a aucune raison de refuser.
David et Julie ont été brièvement marié il y a des années, jusqu'à ce que la préférence de David pour les hommes mette fin à leur union. Mais malgré la distance et la longue séparation, la complicité entre eux est immédiate. Ils reprennent leurs lectures communes là où ils les avaient laissé vingt ans plus tôt, et savourent le quotidien partagé, au point de ne pas voir la dérive que prend peu à peu Mandy, qui semble trop intelligente pour jouer le jeu des autres ados.
J'ai beaucoup ri dans cette petite comédie de mœurs, qui dresse un portrait assez caustique de la middle-class américaine sur la côte Est. Certains aspects de l'intrigue sont un peu faciles mais je me suis laissée prendre au jeu de ce roman qui oscille entre le cynisme et le feel-good.
Une lecture légère mais maligne mine de rien !
"J'ai passé presque tout l'été dans un lieu obscur, à vouloir annuler mes erreurs, à regarder derrière moi pour trouver un endroit où faire demi-tour et retourner là où tout était plus lumineux et où je n'avais encore pris aucune mauvaise décision. Là où je n'avais pas déçu les gens qui comptent le plus pour moi. Mais c'est impossible. Je devais endurer ça jusqu'au bout. Je n'en suis pas encore sortie, mais je comprends maintenant que si il y a une case départ, elle est devant nous, et que la seule chose qui pourrait m'empêcher de l'atteindre c'est de regarder derrière moi. "
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