ENLIVREZ-VOUS !

Lectures de vacances

Me voilà de retour de vacances, avec du soleil plein la tête et des paysages plein la vue, mais déjà un bon gros rhume pour reprendre les travail en éternuant (je dois y faire une allergie ;-) )

Avec ma pépète qui grandit, je retrouve le temps de lire en congé, ce qui m'a permis d'alléger ma PAL (mais d'alourdir mes valises ;-) ) !

Je suis assez heureuse de constater que mes lectures ne provenaient pas uniquement d'Amérique du Nord, mais qu'elles m'ont permise de voyager à travers l'Europe ! 

J'ai commencé les pieds dans le sable à la mer du Nord avec Miss Cyclone, de Laurence Peyron, une jolie histoire d'amitié et de couple aux états-unis, du décès de John Lennon à l'effondrement des Twin Towers. 

J'ai ensuite rencontré Mamie Luger de Benoit Philippon, une centenaire féministe complètement décapante, et hilarante. Un vrai délice d'humour noir, et de satire sociale sous l'angle de la place réservée aux femmes ses dernières décennies en France. J'ai adoré. 

Puis Les filles des autres d'Amy Gentry m'ont accompagnée pour une soirée ardennaise, après une belle rando. Un petit polar bien ficelé et agréable à lire, même si j'ai vu venir la fin.

La saison des feux de Celeste NG, m'a tout de suite plu après une déception pour Tout ce qu'on ne s'est jamais dit de la même auteure.  J'ai aimé l'ambiance, la finesse psychologique, les relations qui se tissent entre les personnages et les secrets qui se dévoilent...

Un mariage anglais de Claire Fuller a ouvert le bal des vacances dans le Vercors, mais fut une déception. Je m'attendais à découvrir une histoire d'amour pleine de secrets, de tensions et de révélations et j'ai plongé dans les tourments d'un mariage raté avec un salaud égocentrique.

Hôtel Jasmin de Jasmin Ramadan m'a agréablement surprise. Un roman allemand contemporain sur la disparition de Christiane Tarpenbek, une quarantenaire insaisissable, atypique et touchante.

Idaho d'Emily Ruskovich m'a envoutée mais laissé une impression étrange et mitigée... L'écriture est en tous cas magnifique et d'une sensualité trouble et irrésistible.

A suivi Laisse moi en paix de Claire Mackintosh, un petit polar britannique qui m'a accompagnée dans les Landes et a bien rempli son office de lecture détente sur la plage ;-)

Le retour a été accompagné d'un joli titre mélancolique à souhait, Les souvenirs sont des fragments de rêve de Kjell Westo. Une saga familiale finlandaise qui a bien failli être mon second pavé de l'été avec ses quelques 591 pages ! 

Et puis pour se sentir encore un peu en vacances, je viens d'achever La nouvelle vie de Kate Reddy d'Allison Pearson, un roman drôle et rafraîchissant quoiqu'en dise son héroïne qui traverse la affres de  la ménopause et de l'adolescence de ses enfants :-) Malgré une petite perte de vitesse à mi parcours, qu'est-ce que j'ai pu rire ! Parfait pour ne pas se laisser vaincre par la morosité de la rentrée :-) 

Bon courage à tous pour la rentrée, en espérant que la littéraire adoucisse un peu l'autre :-)

Céline

"4321", de Paul Auster

Que serais-je devenu si... ? Quelle est la part d'innée, la part d'acquis ? Quelle multitude de choix, de hasards, de rencontres participent à ce que nous sommes ? 

Archie Ferguson, petit-fils d'immigré juif, est né en 1947, d'une mère photographe et d'un père propriétaire d'une boutique de meubles. Selon le tour des événements pris, fortement influencé par les frères assez toxiques du père, la vie d'Archie va prendre des cheminements très différents d'un point de vue familial, social et intime. 

Nous suivons donc 4 versions d'un même Ferguson, héros épris de littérature, de sport (baseball ou basket), des villes de New-York et de Paris, et d'une certaine Amy. 

De l'enfance à l'orée de l'âge adulte, nous voyons le personnage découvrir ses premiers romans, ses premiers films, tomber amoureux, s'émouvoir avec l'Amérique entière de l’assassinat de Kennedy, vivre ou observer les émeutes contre la guerre du Vietnam, s'interroger sur le racisme ambiant. 

Si le livre est long, je n'y ai pourtant pas trouvé de répétition, car Paul Auster sait s'y prendre pour nous raconter une histoire et rendre ses personnages vivants. J'ai au départ fait des annotations pour suivre les différentes versions, mais je me suis rapidement laissée emporter par le plaisir de la narration. 

Paul Auster va ici beaucoup plus loin dans sa théorie du hasard, puisque chaque destin de Ferguson va être déterminé par des infinités de circonstances infimes mais conséquentes. Ce qui est amusant, c'est que le caractère d'Archie est assez semblable dans les 4 versions, comme si Auster conservait une croyance en la part d'inné chez l'humain. Il sera toujours intellectuel, un peu naïf, observateur, et très passionné. J'ai personnellement eu un vrai coup de cœur pour le Archie de la troisième version, car c'est le personnage le plus ambivalent, celui qui se bat le plus avec la notion de bien et de mal. 

La fin quant à elle est parfaite, car il est difficile de clore une telle œuvre et Paul Auster y parvient magnifiquement en donnant un sens aux quelques 1000 pages précédentes. 

Tout au long de ma lecture, j'ai été impressionnée par la force romanesque qui s'en dégage, jamais Auster ne tombe dans la théorie littéraire ou la démonstration. 

Seule m'a manquée cette petite once de magie,d'étrangeté que l'on trouvait dans ses premières œuvres. Je suis heureuse d'avoir lu cette grande fresque américaine, superbe et éloquente, mais je  regretterai toujours le Paul Auster du Livre des illusions, de Moon Palace et de Mr Vertigo. 

Un premier pavé de l'été jeté dans la grande mer du challenge de Sur mes Brizées ! 

Céline

"Le champ de bataille", de Jérôme Colin

Le narrateur, père de deux enfants et marié depuis 20 ans, se sent perdu et malheureux dans sa vie familiale depuis l'entrée en adolescence de Paul, son fils aîné. Claquage de porte, communication monosyllabique, décrochage scolaire... le monstre des hormones est entré dans la maisonnée et ne laisse personne en paix. Aimant mais maladroit, le narrateur questionne le couple, les relations filiales, le monde scolaire et la société actuelle. 

Ce roman est à la fois un récit intime, un réquisitoire contre un système scolaire qui  exclut plutôt qu'accompagne et soutient, une histoire de famille et un retour sur l'actualité des dernières années et les attentats de Bruxelles. 

J'ai beaucoup aimé suivre le cheminement du narrateur, qui au départ se sent démuni face aux problèmes de son fils et ne parvient pas à communiquer avec lui, mais qui peu à peu se rebelle aussi contre une école rigide, incapable de s'adapter à l'évolution de la société, qui est la source des premiers phénomènes d'exclusion. Il parvient aussi à nous montrer comment le regard que l'on pose sur un adolescent peut tout changer, et comme cet être bougon et paresseux peut nous surprendre si on lui en laisse la chance. 

L'écriture est parfois un peu inégale, et l'histoire un peu brève pour que je m'y plonge en entier, mais dans l'ensemble ce récit ouvre de nombreuses réflexions passionnantes. 

Céline

"Quand tu seras grand", de Emily Winfield Martin

« Quand je te regarde et que tu me regardes, je me demande quelle personne merveilleuse tu seras. »

Quand tu seras grand… Une plongée douce et tendre dans l’avenir d’un enfant, un avenir ou tout est encore possible. Le regard du parent est là, à chaque page, posé sur l’enfant devenu justicier, conteur ou musicien. Les illustrations mettent en scène des enfants d’âges et d’ethnies différentes, et raconte avec des mots d’une incroyable douceur l’amour inconditionnel et éternel.

Un album d’une infinie tendresse, qui réchauffe le cœur et dont les derniers mots émouvront certainement les petits et les grands.

Une magnifique déclaration de cet amour si particulier qui lie un parent à son enfant.

A susurrer aux oreilles des petits de nos petits amours, à tous les âges de leur vie ! 

Céline

"Mon désir le plus ardent", de Pete Fromm

"C'est mon désir le plus ardent", tel est le vœu échangé par Maddy et Dalton au bord de la rivière Buffalo Fork, dans le Wyoming. Le jeune couple, fou amoureux, passionné de nature et de pêche, monte une entreprise de rafting et rêve de liberté. Les difficultés financières, l'envie de monter une famille et bientôt, la maladie, viendront éroder leurs projets mais jamais l'intensité de l'amour qui les unit. 

  21 chapitres, 21 scènes de la vie quotidienne d'un couple à différents moments de leur vie pour raconter leur parcours, avec comme fil conducteur un amour d'une force incroyable. C'est à travers le regard de Maddy que l'on suit cette famille, que l'on est témoin de leur évolution, de leurs petites habitudes et de la maladie de plus en plus envahissante. 

  Je ne suis pas certaine d'avoir lu un jour une histoire d'amour aussi belle, aussi terriblement juste. Rarement je me sens si proche des personnages que dans ces pages, au point de ressentir le manque en les refermant. En moins de 300 pages, Pete Fromm parvient à nous plonger au cœur de l'intimité d'un couple et de leurs enfants et nous faire chérir cette famille comme la nôtre.  

La voix de Maddy, ses intonations cyniques, son humour et sa passion pour Dalt et ses enfants, résonneront longtemps en moi. 

Un roman vivant, tourbillonnant, émouvant mais jamais mélo, qui déborde d'amour sans être mièvre un seul instant. 

Un livre que j'ai refermé en pleurant, bouleversée à la fois par la douloureuse réalité de cette histoire et par l'énergie positive qu'elle dégage. 

Merci, merci à Pete Fromm d'avoir fait vivre Maddy et Dalton. 

Céline

"Quart de frère, quart de soeur", de Sophie Adriansen

Arthur, élu « élève le plus cool de l’école » depuis le CP, s’apprête à affronter la rentrée en CM2 en toute confiance. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de Viviane, fraîchement débarquée de Guadeloupe avec son père et son grand frère. Avec ses robes colorées, ses boucles d’oreilles oiseaux et ses vingt-quatre couettes, la nouvelle est pleine de couleur, de vivacité… et surtout d’idées ! Hors Arthur tient à garder son titre et ne voit pas d’un bon œil son projet de rallye mathématique se voir remplacer par le journal des métiers proposé par Viviane…

Les deux enfants, très différents, vont s’affronter et se concurrencer à coup de boules de neige ou de chaises déplacées… Mais l’avenir leur réserve de drôles de surprises et ils seront peut-être forcés de s’accepter et de s’entendre. 

Ce petit roman jeunesse, premier tome d’une série, met en scène des familles recomposées et l’école contemporaine avec humour et émotion. L’alternance de points de vue entre Viviane et Arthur permet de créer du dynamisme dans la lecture et de rend les situations d’autant plus cocasses et amusantes.

J'ai beaucoup aimé aussi les illustrations vives, colorées et expressives ! 

Un très bon moment de lecture partagé avec ma louloute, entrecoupé de nombreux éclats de rire ! 

Céline

"La mise à nu", de Jean-Philippe Blondel

"Je n'ai jamais bien saisi ce qu'ils rêvaient que je devienne ni ce que le mot "succès" recouvrait pour eux exactement. Une voie royale vers les arcanes du pouvoir ? Une oeuvre littéraire pérenne ? Un chef-d'oeuvre cinématographique ? Des montagnes de billets de banque, des conquêtes féminines à la pelle, des kyrielles de coupes de champagne ? Rien de tout cela n'est arrivé, mais c'est sans importance puisqu'il n'y a plus personne pour témoigner - je ne vois plus aucun de mes amis de lycée, mes parents sont morts et mes professeurs attendent patiemment leur place au cimetière."

Louis Claret, professeur d'anglais en fin de carrière, reste investit dans son travail malgré un certain désenchantement. Séparé depuis quelques années, ses deux filles parties pour vivre leur vie, il se laisse porter par un quotidien simple et solitaire.

Un soir, afin de tromper l'ennui, il se rend à l'exposition d'un ancien élève discret, Alexandre Laudin, devenu un artiste de renom. Se sentant peu à sa place, il se tient à l'écart des mondanités lors du vernissage. Les retrouvailles avec son ancien élève vont pourtant venir bouleverser la monotonie de son quotidien et l'amener à faire un point sur sa propre vie. 

 Jean-Philippe Blondel nous livre ici un très beau roman sur l'art et cette période particulière où une partie de sa vie est derrière soit et qu'il faut réinventer une manière d'exister pour les années à venir. 

"Il y a quelques années, non. Bien sûr que non. Je voyais mon existence comme une course d'obstacles et je me représentais en athlète du quotidien, jonglant avec les obligations de mon métier, l'éducation de mes filles, le souci de préserver mes amitiés et les moments où je pouvais m'adonner à la lecture. Petit à petit, tout cela s'est délité. Me restent de longues plages où je contemple les jaquettes des romans que j'ai achetés et que je n'ouvre plus que rarement. En élargissant mon horizon, ma vie s'est rétrécie. Ce n'est pas un paradoxe. C'est notre lot à tous. Quand les contraintes s'estompent, nous ne savons comment occuper notre liberté nouvelle"

Entre souvenirs et instants présents, c'est tout en pudeur que cette mise à nu s’opère et nous révèle cet homme, ces rêves, ces déceptions, ces amitiés perdues et ses quelques fiertés. J'ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer Louis Claret, et découvrir cette relation si particulière de l'élève et du professeur, qui prendra une toute autre forme à l'âge adulte en devenant celle du peintre et du modèle. 

J'ai aimé aussi les touches d'humour un peu désabusées, et l'espoir toujours présent. 

Une rétrospective intime, teintée de douceur et de mélancolie. 

Céline

"Chien pourri", de Colas Gutman et Marc Boutavant

Chien pourri et Chaplapla sont deux bons amis partageant une poubelle. Ce pauvre chien, qui ressemble plus à une serpillère qu'à un gentil toutou, et ce chat tout raplapla, désirent plus que tout trouver un maître, apprendre à lire ou encore partir en vacances au bord de la mer. Ensemble, ils vivent une série de (més)aventures plus pitoyables les unes que les autres.

Cette série de premières lectures est complètement décalée et vraiment amusante. Attention, tout n’est pas rose dans le monde de Chien pourri et Chaplapla, et l’injustice est présente dans chaque histoire. L’humour flirte donc souvent avec la tristesse, mais heureusement notre sac à puces préféré ne perd jamais son optimisme naïf et sa gentillesse à toute épreuve !

En tous cas un excellent moment de lecture partagé avec ma louloute ! 

Céline

Blog en panne !

De retour de vacances, me voilà déjà repartie dans le rythme de l'école et du boulot, et je ne trouve pas le temps de chroniquer les livres lus ! 

D'autant que je suis bloquée dans un pavé austérien, 1000 pages et plus d'un kilo de retrouvailles, beaucoup de plaisir de lecture mais je me perds parfois dans les dédales des quatre destins de son personnage. 

S'il fut pauvre en lectures, le mois d'avril fut riche en aventures ! Des randonnées alpines à s'enfoncer sous la neige ou à s'écraser sous le soleil, des promenades et des pique-niques dans une Bruxelles estivale et pimpante (mais déjà pluvieuse), bref, 4 saisons en trois semaines à peine, des retrouvailles familiales et amicales et de belles promenades pour réveiller les membres engourdis par l'hiver ! 

 

Comme souvent quand le tourbillon de la vie m'emporte, j'en délaisse un peu le blog. Mais je suis toujours heureuse de retrouver les lectures des amis blogueurs pour une petite parenthèse ! A très bientôt donc :-)

 

 

Céline

"Eleanor Oliphant va très bien", de Gail Honeyman

  Eleanor Oliphant, trentenaire pour le moins excentrique, passe ses semaines entre son travail de comptable dans une agence de design, ses coups de fils hebdomadaires avec "Maman" et ses soirées solitaires en compagnie d'une bouteille de vodka le week-end. Peu encline à suivre les codes sociaux, elle dit ce qu'elle pense sans ambages et est souvent surprise par les réactions de ses congénères. Elle fuit donc les relations humaines, y préférant la solitude et sa routine bien réglée. 

  Un soir, elle se rend à un concert et s'éprend passionnément du chanteur du groupe. Bien décidée à conquérir l'objet de ses fantasmes, elle décide d'entamer une série de transformations afin de se rendre sociable et séduisante. En plein parcours du combattant, elle se lie d'amitié avec Raymond, l'informaticien du boulot, un bonhomme négligé, doux et patient. Peu à peu, alors qu'Eleanor modifie ses habitudes, son passé trouble et douloureux se révèle. 

  Décalée et atypique, Eleanor pose un regard ingénu et cynique sur notre société et ses réflexions sont souvent hilarantes. Eleaonor est en permanence intriguée par le comportement de ses contemporains, et son décalage nous permet de rire de nos habitudes, et de prendre du recul sur ce que l'on considère comme "normal".  L'auteur parvient à maintenir un rythme à la fois confortable et haletant, en alternant entre passé et présent, quotidien et révélations. Les personnages de ce livre sont merveilleux, loin des stéréotypes et des cases,  et j'ai passé un moment délicieux en leur présence. 

Un livre réjouissant, d'une grande tendresse et d'une profonde humanité. 

Céline