J'étais inquiète en commençant "La part de l'autre" : imaginer qui aurait pu être Hitler s'il n'avait pas été refusé à l'Académie des Beaux-Arts me semblait un exercice pseudo-psycho facile, voire un peu prétentieux.
En fait, le sujet se révèle bien plus difficile à traiter que ce que je croyais, et E-E Schmitt ne tombe dans aucun des écueils que j'avais imaginé : aucun manichéisme, ni analyse psychanalytique bâclée. Il rend les deux personnages profondément humains et ancrés dans le contexte historique de leur époque.
Et c'est de cela dont j'aurais du m'inquiéter ! Car éprouver de l'empathie pour Hitler, mettre quelques secondes avant de réaliser que l'on est passé de l'un à l'autre des personnages, voilà un sentiment absolument terrifiant... Avec "La part de l'autre", j'ai fait l'expérience de tous mes mois possibles, les plus noirs inclus.
Ce livre est une bombe.
Milou
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