Le narrateur, Paul Blick, nous raconte cinquante de sa vie, entre Charles de Gaulle et Jacques Chirac, Mai 68 et la guerre en Irak. Fils d'une correctrice de presse et d'un concessionnaire de Simca, il passe son enfance dans l'obsession de son frère décédé à l'âge 10 ans d'une peritonnite. Quelques amourettes, de vagues études de sociologie (obtenue à une époque où les diplômes n'étaient pas sanctionnés par des examens - le rêve !) et de brèves ambitions musicales font passer sa jeunesse. Il finit par épouser la fille d'un grand entreprenneur, devient père au foyer, puis photographe, et enfin jardinnier. Du premier baiser à ses quelques maîtresses, le narrateur nous partage un morceau d'existence avec ses illusions, ses souffrances et ses ennuis.
C'est le premier roman que le lis de Jean-Paul Dubois, et j'ai été très heureuse de découvrir son univers au fil des pages. L'auteur mêle parfaitement l'anecdotique et le politique, le particulier et l'universel. Le contexte politique et sociologique du moment est toujours très présent, mais il parvient à nous faire entrer dans l'intimité d'une famille, d'un destin, et finalement, à nous toucher. Si les personnages n'ont rien des héros, leur aspect commun et presque banal nous lie étroitement à leur sort.
"La vie n'était rien d'autre que ce filament illusoire qui nous reliait aux autres et nous donnait à croire que, le temps d'une existence que nous pensions essentielle, nous étions simplement quelque chose plutôt que rien."
Céline
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