Après mes semaines de passion pour les héros de Freedom, je n'ai pas résisté longtemps avant de me plonger dans le précédent roman de Jonathan Franzen.
Cette fois, ce ne sont plus les Berglund mais les Lambert qui sont passés au crible de l'écriture de Franzen.
Alfred, le père, intransigeant, conservateur et sévère, retraité de l'ingénierie des chemins de fer, souffre depuis quelques temps de Parkinson et vit prostré dans son fauteuil. Il peine à cacher ses tremblements et ses incontinences à ses proches.
Enid sa femme, obsédée par la réussite sociale, refuse d'accepter la lente déchéance de son mari et tente désespérément de réunir leurs trois enfants pour un dernier Noël dans leur maison de Saint-Jude.
Gary le fils aîné, heureux père de trois garçons et marié à une jolie femme qui déteste sa belle-mère, est le modèle type de l'homme qui a réussi, et dont le bonheur familial est étrangement lié à la surconsommation. Chip, le cadet, accumule les difficultés depuis qu'il a perdu son poste d'enseignant universitaire en succombant aux avances d'une étudiante. Quand à Denise, chef renommée, elle travaille d'arrache-pied mais ne parvient pas à trouver de sérénité affective...
Cette famille de cinq personnes est confrontée à une étape douloureuse, la maladie du père, mais chacun est aux prises avec ses propres soucis, névroses et incohérences.
Cette fois-ci encore, Franzen nous plonge dans une fresque familiale avec pour toile de fond les Etats unis et les misères de sa société. Alors pourquoi, là où chaque détail m'avait réjouie dans Freedom, j'ai eu tant de peine à venir au bout des 700 pages des Corrections ?
La rencontre entre un roman et son lecteur est mystérieuse et je n'ai malheureusement pas succombé une seconde fois au talent de l'auteur... Ici les personnages m'ont agacée avec leurs petits malheurs, chacun est plus égocentrique que l'autre et aucun ne parvient à s'ouvrir réellement. Trop de détails sur une trop courte période, et parfois des descriptions franchement indigestes (2 pages sur une hallucination à propos d'une crotte mouvante, vraiment trop pour moi).
Dommage donc. Si Freedom m'a subjuguée, ces Corrections m'ont ennuyée...
Céline
Les commentaires récents