ENLIVREZ-VOUS !

"Les charmes discrets de la vie conjugale", de Douglas Kennedy (2/5)

Hannah, fille de 2 ex soixante-huitards célèbres, s'engage très jeune dans une vie du plus grand conformisme : mariée à un médecin, très jeune mère, elle s'installe dans une toute petite ville du Maine. Du coup, elle s'ennuie un peu, Hannah, d'autant que la vie conjugale perd vite de ses charmes.
Lorsque son père lui demande de loger un ami quelques nuits, elle s'engage dans une aventure extra conjugale qui va lui coûter cher : Tobias Judson est poursuivi par le FBI, et elle se voit contrainte de lui faire passer la frontière en douce.
A son retour, elle se promet de laver ses fautes en menant une vie d'épouse et de mère exemplaire.
Ce n'est que des années plus tard qu'elle va mesurer les conséquences de ses actes...

Comme vous l'avez certainement compris, cette histoire est moralisante à souhaits, avec des personnages plus que caricaturaux : l'intellectuel de gauche, la femme qui n'ose pas, le médecin de campagne, le révolutionnaire repenti...

Quelques dialogues assez piquants sauvent le tout.

Milou

PS : Serais-je un peu aigrie en ce moment? Je me trouve bien dure avec les derniers livres que j'ai lus  ;-)

"La maldonne des sleepings", Tonino Benacquista

  Antoine, 22 ans, est couchettiste dans les trains wagons-lits qui relient la France à l'Italie. Les périples se suivent et se ressemblent : les plaintes des voyageurs insomniaques, l'intolérance des douaniers suisses, le manque de sommeil... Mais un soir, Antoine découvre, dissimulé dans sa couchette, un homme atteint d'une maladie orpheline, "le dormeur". Sans trop savoir pourquoi ni comment, il se retrouve embarqué dans un jeu de cache cache et de course poursuite à travers les wagons...

  Le premier d'une série de romans noirs autour du même personnage, La maldonne des sleepings n'égale pas les suivants (notamment Trois carrés rouges sur fond noir, époustouflant!). L'intrigue est floue, la chute un peu bâclée. Mais à travers les yeux d'Antoine et ses descriptions de l'univers des trains de nuit, on retrouve cette vision de l'homme à la fois tendre et cynique propre à Benacquista.

  Même jeune, l'auteur réussit à nous émouvoir!

Céline

 

"Sexe, mensonges et quiproquos", Tyne O'Connell

  Evelyn débute sa carrière d'avocate à Londres et cohabite avec un couple de lesbiennes. Dégoûtée des hommes, cette arrangement lui convient à merveille, jusqu'au jour où ses colocataires et amies la chargent de leur trouver un donneur... La chasse à l'homme est lancée!

  Entre Bridget Jones et les héroïnes  d'Etxebarria, Evelyn nous promène, parfois avec humour, de déboires amoureux en plaidoirie sous ecstasy. Une petite comédie romantique sympathique ma foi, mais malheureusement sans grande originalité.

  Parfait pour entamer ses vacances un lendemain de cuite!

Céline

"Ensemble c'est tout" de Anna Gavalda (2/5)

Une jeune fille dépressive fait des ménages dans les bureaux au lieu de vivre sa passion : la peinture.
Un aristocrate mal dans sa peau vend des cartes postales avec le sentiment d'être un raté.
Un cuistot de talent mène une vie frivole et sans but.

Le hasard va amener ces trois êtres à vivre ensemble. Petit à petit, il vont apprendre à s'aimer malgré leurs différences, et cette amitié va leur redonner un peu d'amour d'eux-mêmes et d'appétit de vivre.

J'avais beaucoup entendu parler de ce roman, bien entendu, et toujours sur un ton excessivement élogieux. Je dis "excessivement" à dessein : si le style d'Anna Gavalda est fluide et la lecture de son livre agréable, l'histoire reste fort banale et les personnages caricaturaux.

A lire seulement si vous n'avez rien de mieux sous la main (et j'imagine que c'est rarement votre cas :-)

Milou

"Le grand voyage" Jorges Semprun

Un homme est enfermé dans un wagon rempli d'autres corps agglutinés. Il ne sait pas où il va, il tente de compter les jurs et les nuits. Une forte amitié s'installe avec un "gars de Sémur". Pendant ce voyage, il revoit différents épisodes de la guerre qu'il vient de mener, mélés aux images de la libération qu'il vivra deux ans plus tard ; entrainant un retour à la réalité douloureusement irréaliste.

  Un témoignage passionnant sur la déportation, où toutes les horreurs connues ne sont qu'évoquées, les rendants d'autant plus angoissantes et dont le schéma narratif est aussi décousu que la macabre logique du III° Reich...

Adrien

Bloc blocus

     Bonjour tout le monde!

  15 jours que je n'ai pas posé la main sur mon clavier... Ca dégourdit les doigts! Et, oui manque de temps en cette période d'examens qui s'achève dans quelques heures...Non pas que je ne lis plus, mais le blocus a de drôles d'effets secondaires sur mon cerveau : une fâcheuse tendance à anesthésier toute forme d'esprit critique! 

  Parceque je vous jure que quand on a passé huit heures sur un syllabus de droit public (l'état fédéral belge ne me facilite pas la tâche!), on ne fait plus la différence entre Nancy Huston et Marc Levy! C'est désespérant! Je me surprends à chercher les syllogismes dans les pages de Paul Auster, ou à découper ses phrases en prédicat premier et second (ne me demandez pas ce que c'est, je n'en ai pas la moindre idée!)! Comme vous le constatez, l'esthétique n'est plus ma priorité, et j'avoue, à mon plus grand dam, préférer me détendre devant un épisode de Friends...

  Un passage dans ma librairie préférée cet été va rectifier tout ça! Impatiente d'être en vacances pour enfin lire pour le plaisir!

Céline

"Shutter Island", de Dennis Lehane (4/5)

Dans la clinique de "Shutter Island", les patients ont un point commun : celui d'avoir été condamné pour meurtre. Lorsque Teddy accoste sur cet îlot pour enquêter sur la disparition d'une malade, il est saisi par la tension que sa venue crée au sein du corps médical. A mesure qu'il tente de résoudre les énigmes laissées à son intention par la fugitive, de nombreux indices le confirme dans ses soupçons : on lui cache quelque chose, un secret qui peut lui coûter la vie... ou la raison.

L'espace de 2 - 3 jours, je me suis retrouvée sur "Shutter Island" avec Teddy, assoiffée avec lui de vérité et en même temps terrifiée à l'idée de ce qu'elle peut être, prisonnière de l'île en pleine tempête, à douter de tout et tout le monde, y compris de moi-même.

L'intrique de ce thriller est brillamment menée, et la fin vous laissera tout frissonnant.

Si vous aimer les thriller, laissez vite tomber Harlan Coben et adoptez Dennis Lehane, c'est autre chose !

Milou

"L'homme demoli" de Alfred Bester (3/5)

Dans un monde où les policiers sont télépathes, il est impossible de commettre le moindre délit : le moindre désir de meurtre est intercepté ! Mais quand Ben Reich, milliardaire de renom, décide de se venger, il trouve le moyen d'arriver à ses fins. Jusqu'au moment où son crime le rattrape pour l'entraîner inexorablement vers la "démolition".

Bester est un vieil amour de jeunesse. Je l'ai découvert avec un recueil de nouvelles qui traînait dans la bibliothèque de mon père, et je l'ai depuis relu plusieurs fois sans jamais perdre en plaisir. Je trouve chacune de ses nouvelles originales et brillantes, un bijou de la SF.

"L'homme démoli", par contre, m'a quelque peu déçue. Les idées avancées dans ce roman sont aujourd'hui dépassée, notamment après "Minority report".

Milou

"Mr. Vertigo" de Paul Auster

    Walt, gosse des rues de Saint-Louis, est repéré par maître Yehudi qui lui propose de le suivre et de lui apprendre à voler. Ce gamin illettré et débrouillard va devoir affronter une série d'épreuves cruelles et douloureuses pour accéder à l'art de la lévitation. De l'initiation au succès flamboyant, il découvrira l'amitié, la mort,l'admiration, l'amour.

  Ce roman dénote dans la série des Paul Auster, mais sûrement pas par son manque de qualité. L'histoire nous plonge au coeur de l'Amérique des années 20, et nous entraîne sur un rythme rock'n roll des plus hautes sphères de la gloire à la médiocrité humaine. Sans oublier le talent et le style inimitable de l'auteur, des personnages charismatiques et une inoubliable sensation d'étrange... Une histoire captivante!

Céline

"Malina", de Ingeborg Bachmann (5/5)

L'héroïne / narratrice partage sa vie entre deux hommes : Malina, avec lequel elle vit, et Ivan, son amant.

Quand j'ai dit cela j'ai à la fois tout dit et rien dit de ce roman. Car Ingeborg Bachmann ne raconte pas une histoire, mais elle se plaît à nous perdre dans les pensées et songes d'une femme dont la quête de soi n'aboutit qu'à sa destruction.

            " Ce soir?
            Non, si tu ne peux pas
            Mais tu étais
            En effet, seulement je n'irai pas
            Excuse-moi, je trouve ça
            Je te le répète, c'est sans rancune
            J'aime mieux que tu y ailles, j'avais oublié
            Ah ! Tu as. Ah ! tu es
            Alors, à demain. Bonne nuit "

Un très beau roman sur la féminité et la mort.

Milou