On connait Bret Easton Ellis essentiellement à cause du très controversé "American Psycho", qui raconte les méfaits d'un golden boy New Yorkais serial-killer.
Je n'avais pas beaucoup aimé ce livre, qui alterne d'interminables diners dans les lieux les plus branchés de NYC avec des scènes de sex / massacre d'une violence et d'une pornographie absolus. Passer ainsi de la fascination sexuelle à l'horreur et au dégoût m'avait profondément perturbée.
"Glamorama", ma seconde rencontre avec B.E.E., ne m'avait pas convaincue non plus : je me suis complètement perdue dans cette histoire abracadabrantesque d'expionnages - Hollywood - sex.
C'est donc avec scepticisme que j'ai donné une 3ème chance à ce jeune auteur à succès pédant.
J'ai bien fait ! Bret Easton Ellis, dans cette autofiction, commence par revenir sur ses premières œuvres et son succès fulgurant avec beaucoup de recul et d'autocritique. Il raconte ensuite comment, 20 ans après, il tente de se poser enfin, avec femme et enfants, dans une banlieue chic du New Jersey.
Les premiers mois de sa reconversion se passent presque sans histoire : B.E.E. a arrêté de boire et de se droguer, et il commence à apprécier la vie de père de famille. Mais son passé le rattrape, sous la forme de plusieurs évènements inquiétants : l'oiseau-peluche des enfants prend vie, le papier-peint change de couleur, et de sinistres meurtres ont lieu dans la région, meurtres qui ne sont pas sans rappeler les tristes exploits de Patrick Bateman dans "American Psycho"...
Mon dieu quelle horreur ! Et quels délices ! La tension monte à mesure que B.E.E. perd la tête et tente de fuir son passé qui le harcèle.
Bret Easton Ellis est enfin passé à l'âge adulte, et mérite avec "Lunar Park" d'être associé aux plus grands auteurs contemporains.
Milou
Ce livre a été élue meilleur livre de l'année 2005 par les lecteurs de LIRE.
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