Mathieu et Libero, amis d'enfances, décident de claquer la porte de la Sorbonne et des prestigieuses études philosophiques pour reprendre un bar dans un petit village de leur Corse natale. Déçus par la superficialité du monde universitaire, ils veulent retourner à des valeurs simples de petits commerçants, et faire selon les préceptes de Leibniz "le meilleur des mondes possibles" de leur bistrot. Avec l'aide de jolies serveuses enjouées et de la bonhommie des hommes du coin, le troquet devient pour eux la preuve de l'amour sur terre. Seulement c'est l'adage de Saint-Augustin qui les rattrapera, et ces jeunes hommes idéalistes seront bientôt l'exemple vivant que "toute entreprise humaine est vouée à la décadence".
Le récit de ce projet - et de sa chute- n'est pas le seul fil conducteur de ce roman. Nous découvrons en parallèle l'histoire du grand-père de Mathieu, Marcel, qui espérait vivre l'aventure dans l'Empire coloniale et n'y découvrira que maladie et déceptions.
Non, il n'est pas de monde sans destruction dans le livre de Jérôme Ferrari.
Et quel écrivain. La plume est belle, pleine, les phrases amples et rythmées. Je me suis plongée dans le style de l'auteur avec délice, prenant plaisir à relire certains passages uniquement pour leurs musicalités.
Par contre, et malgré le sujet que j'ai trouvé passionnant, je n'ai pas réussi à m'identifier aux personnages, à me sentir partie prenante de l'histoire. Comme durant un cours théorique, je suis restée sagement en dehors, à prendre des notes. Certaines scènes auraient pu m'arracher des torrents de larmes mais les personnages restent trop théoriques. On sent qu'ils ont été créés pour soutenir une thèse. Dommage ce manque d'incarnation, car l'auteur tenait un chef d'oeuvre.
Jérôme Ferrari est certainement un très bon professeur de philosophie, sans aucun doute un écrivain de talent, mais ici un romancier peu convaincant.
Un conte philosophique qui n'a pas su me prendre aux tripes, mais qui m'a donnée envie d'aller faire un tour dans l'oeuvre de l'auteur...
Céline
je ne suis jamais convaincue lorsque les professeurs de philo se mettent à écrire, cela devient rapidement fastidieux
Rédigé par : niki | 16 février 2013 à 19:00
Bonjour Céline, j'ai trouvé la lecture de ce roman très agréable (c'est vraiment bien écrit) mais c'est vrai que l'histoire m'a pas trop passionnée. Il reste des zones d'ombre concernant le grand-père et je n'ai pas forcément perçu le rapport entre Saint-Augustin et l'histoire que nous raconte J. Ferrari. Bonne journée.
Rédigé par : dasola | 18 février 2013 à 07:45
@Niki : oui, je comprends ! Ici ce n'est pas vraiment fastidieux, l'écriture est très fluide, mais je suis restée en dehors de l'histoire malheureusement !
@Dasola : Nous sommes d'accord je vois, des pages belles et agréables à lire, mais il manque quelquechose au récit pour le rendre convaincant... Bonne journée à toi !
Rédigé par : Céline | 18 février 2013 à 10:18
Pas convaincue par ce que j'ai pu lire au sujet de ce roman... et ton billet n'a pas changé la donne ;) !
Rédigé par : Brize | 20 février 2013 à 12:04
@Brize : je comprends... Certains passages valent vraiment la peine pour leur écriture, mais il y a tant de livres qui attendent d'être lus !
Rédigé par : Céline | 25 février 2013 à 16:39
Oh qu'est ce que j'ai aimé l'histoire (si!) et l'écriture!
Rédigé par : keisha | 27 février 2013 à 16:15
Et bien je suis heureuse de voir que l'on peut adhérer entièrement à cette lecture !!! Ce serait dommage que de si belles phrases se perdent...
Rédigé par : Céline | 27 février 2013 à 16:31
il est sur mon étagère, c'est pour bientôt.
Rédigé par : Theoma | 26 juillet 2013 à 09:50