Fin des années 70. Un soir de tempête, Georges Clare retrouve sa femme Catherine assassinée, une hache dans la tête, et leur petite fille de 3 ans seule à la maison. Ce couple de new-yorkais avait quelques mois plus tôt acheter une ancienne ferme laitière pour presque rien, suite à la faillite des précédents propriétaires. L'auteure nous emporte alors dans un retour dans le passé, depuis leur arrivée à ..., leur rencontres, la difficulté de Catherine à s'habituer à cette vie et surtout à cette maison dans les murs respirent la tragédie. Peu à peu, nous explorons la vie de ce couple, à travers les yeux des protagonistes mais aussi de leurs voisins, et nous découvrons l'indicible, ce qui se cache dans les angles morts...
Quel magnifique roman. J'ai aimé la façon dont on pénètre peu à peu dans l'histoire, comme dans cette maison qui semblerait hantée. Les personnages sont décrits avec une justesse rare, il nous semble les cerner au plus profond de leur humanité. L'auteur met des mots sur toutes ces choses impossibles à saisir, ces sensations floues mais pourtant bien réelles pour celui qui les vit. Le couple est passé au peigne fin par sa plume incisive, et elle nous ouvre une réflexion sur la place de la femme dans la société américaine. Certains personnages, tendres et solaires, apportent tout de même un peu de fraîcheur et d'espoir dans cette ambiance pesante.
"Ce n'était qu'un chapitre parmi d'autres du grand conte de fées qu'était l'Amérique. Si on voulait voir une vraie ferme, il faudrait des fermiers ruinés et alcooliques, des animaux affamés craignant pour leur vie. Il faudrait des épouses amères, des enfants au nez morveux et des vieux brisés après avoir donné leur cœur et leur âme à la terre."
Sous ses airs de thriller psychologique, ce récit dresse aussi un véritable portrait de l’Amérique, avec ses inégalités sociales, son obsession de la réussite, la gentrification des campagnes en dépit des agriculteurs et surtout, sa justice défaillante.
Un petit bémol :l'accélération finale dans le rythme du récit est un peu frustrante, on voudrait bien 100 pages de plus !
Un petit plaisir : les titres des chapitres sont superbes et font réellement sens.
Une très belle découverte partagée avec mon amie Christelle d'Histoires d'en lire !
Céline
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