ENLIVREZ-VOUS !

Lus en octobre !

En ce joli mois d'octobre coloré, j'ai beaucoup lu mais n'ai pas pu tout consigner, voici quelques laissés pour compte que je n'ai pas pris le temps de critiquer : 

- Le dernier des Weynfeldt, de Martin Suter : une intrigue passionnante dans le monde de la vente de l'art. Une belle écriture, beaucoup d'anecdotes culturelles et de nombreux renversements de situations tiennent en haleine jusqu'à la dernière page. 

Christian Bourgois, 2008, 25 euros. / Points Seuil, 2009, 7,50 euros.    

- 1978, de Santiago Amigorena : un roman poétique sur l'adolescence à la fin des années 70, mais trop égocentrique pour devenir poignant. Dommage, Le premier amour, du même auteur, m'avait beaucoup touchée. Ce roman appartient d'ailleurs à un projet global de l'auteur, censé raconter la vie du personnage Santiago Amigorena.                              

POL, 2009, 16 euros. 

- Le Prédicateur, de Camilla Läckberg : étant donné que j'ai découvert l'assassin à la page 30 et le motif des crimes quelques pages plus loin, je ne peux pas dire de ce roman que c'est un bon polar. Plutôt selon moi un prétexte de l'auteur pour s'étendre sur ses émotions de grossesse. Décevant, j'en attendais un peu plus de la "Bridget Jones" du crime!                                                                                                                                      

Actes Sud, 2009, 22 euros

- La Maison du sommeil, de Jonathan Coe : un psychiatre fait d'étranges expériences sur les gens pour tenter de comprendre les mécanismes du sommeil... J'ai aimé la construction (un parallèle entre le vie des héros durant leurs études et ce qui les rejoint quelques années plus tard), l'humour de l'auteur, la psychologie fine des personnages. J'ai moins apprécié la chute, que j'ai trouvé un peu bâclée.   

Gallimard, 1998 / Folio, 2000, 8,10 euros. 

- Dans l'or du temps, de Claudie Gallay : ce roman précède Les déferlantes, mais l'ayant lu après, j'ai été un peu lassée par l'intrigue et l'ambiance trop similaires dans les deux livres. Par contre, j'ai été intéressée par les aspects du surréalisme abordés dans ce roman.     

Le Rouergue, coll. La Brune, 2006, 18 euros / Babel, 2008, 8,50 euros. 

- La Princesse et l'assassin, de Magnus Nordin : un très bon petit polar dans un univers lycéen et norvégien ! L'intrigue ne s' essouffle pas et la tension n'est pas relâchée avant les toutes dernières pages...                                                             

Le Rouergue, coll. DoAdo, 2009, 13,50. 

          
     

 

"Un sauveur", Claude Habib

  Aurélie grandit dans un petit pavillon de banlieue, juste à côté d'une cité, entre un père sur qui elle compte et une mère alcoolique. Elle est blonde, douce et gentille. A quinze ans elle tombe folle amoureuse du bel Olivier, qu'elle rencontre dans un festival. Elle veut le suivre, fuir sa famille étriquée... Rejoindre son destin au plus vite. De la route qui l'amènera de la province à Paris, de l'enfance à l'âge adulte, elle va connaître la déception, la trahison, le salut, la douleur. 

  J'ai lu ce roman avec une frénésie rare, car, sous l'apparence d'une intrigue simple et presque banale, ce livre charrie des émotions enveloppantes, une humanité profonde. L'auteur décrit finement les situations et les personnages, tout en laissant le silence nécessaire aux bouleversements que l'on devine entre les lignes. Et en quelques 300 pages, avec l'héroïne, l'on chemine de la souffrance personnelle, intime et ineffable à l'acceptation du malheur comme commun à tous les hommes, à la "détresse universelle". 

Une lecture tendre et remuante 

Céline

Un sauveur, Claude Habib. 

Ed De Fallois, 2008, 19,50 euros.  

Appel aux blogueurs en littérature

Bonjour à tous ! 

Dans le cadre de mon mémoire sur l'influence des médias dans la création du best-seller, j'aimerai vous poser quelques questions ! Votre expérience pourrait apporter un complément important à mes recherches théoriques... Merci d'accepter de m'aider ! Vous pouvez télécharger le questionnaire sur cette note et me le renvoyer à l'adresse : [email protected] 

Téléchargement Questionnaire blogueurs

Si vous êtes un lecteur de passage, voici un autre questionnaire pour ceux qui n'ont pas de blog : 

Téléchargement Questionnaire_lecteur

Je remercie par avance tous ceux qui prendront le temps de remplir ce petit questionnaire !

Céline

"Jeu de mains", de Adeline Yzac

 

Valantin mate les filles, toutes. Au lycée, mais aussi dans la rue, au ciné, à la salle de sport. Même les

« vieilles de 25 ans » ! Chez lui, il caresse sa « pepsi » et découvre son corps changeant qu’il s’efforce de muscler. Ses parents l’énervent, il veut grandir, devenir un homme. Mais, c’est quoi, un homme ? Il se regarde nu dans la glace, se renseigne sur le sexe avec les potes sur Internet, écoute les conseils de sa cousine sur les filles…

  Ce petit roman pour ado traite avec finesse du sujet délicat de la masturbation, des fantasmes, et du rapport au corps changeant l’adolescence. Sans donner de conseils moralisant, en évitant et le mièvre tout comme l'obscène, l’auteur nous plonge dans l’univers d’un jeune garçon qui se cherche, mais découvre les joies du sexe et améliore son « jeu de mains » pour être près pour la première fois… Malheureusement, le récit s’essouffle un peu, et l’absence d’intrigue se ressent trop sur les dernières pages. Mais, peut-être est-ce dû à la langueur et au peu d’action qui se trame dans la tête d’un adolescent !

  Malgré tout, ce petit roman peut avoir des vertus déculpabilisantes pour les ados.

Céline

Jeu de mains, d’ Adeline Ysac
Editions du Rouergue, coll. Doado, 2009, 7 euros.

Cet été, nous avons aimé...

  Cet été, entre les déménagements, les voyages, les mémoires, les boulots, les notes n'ont pas fusées sur notre blog ! Et pourtant, fidèles à nos réputations de lectrices tout terrains, nous avons lu dans à la plage, dans les cartons, dans le métro et même au boulot ! Frustrées de ne pas avoir pu vous partager ces bons moments de lecture, nous vous livrons une petite liste de nos coups de coeur estivaux !

Cet été, Céline a aimé : 

- Zoli, de Colum Mc Cann, très beau destin de femme tzigane que la connaissance des mots va bannir de son peuple. 

- Chaos Calme, de Sandro Veronesi, l'histoire d'un homme qui perd sa femme et décide de passer ses journées devant l'école de sa fille en attendant de souffrir. Tragico-comique, émouvant, absurde : un superbe roman. 

- Wisconsin, de Mary R.Ellis, un roman poignant sur une famille détruite par la violence d'un père, très dur mais avec de beaux moments d'amour et d'espoir. 

- Les falsificateurs et Les éclaireurs, d'Antoine Bello, une intrigue originale et bien menée. J'aime beaucoup l'idée du CFR, Consortium de Falsification du Réel...

- De la beauté, de Zadie Smith, destin de famille métis et universitaires aux Etats-Unis. 

Cet éte, Milou a aimé :

 

 - Les aventuriers de la mer, de Robin Hobb : après m'être délectée de la saga de l'Assasin Royal, je me suis plongére avec enthousiasme dans la lectue de ce nouveau roman-fleuve de Robin Hobb ! J'ai légèrement moins aimé tout de même...

 

 - Le chant des sirènes, de Val Mac Dermid, exceptionnel polar noir, parfaitement glaçant

 

 - L'homme qui n'aimait pas les femmes, de Stieg Larsson : je le présente plus le 1er tome de célbrissime Millénium...

 

 - El juego del angel : le nouveau roman de Carlos Luis Zafon, auteur de l'Ombre du Vent, objet de notre 1ère critique et énorme coup de coeur des 2 soeurettes !!! Lu en espagnol :-)

 

Nous espérons que comme nous vous vous êtes particulièrement enlivrés ce été !

Amicalement,

Les soeurettes

Des tags et des livres...

Me voilà taguée par Daniel ! Je me prête donc au jeu et réponds à ces questions livresques et, en effet, plutôt perso... 

- À quel livre doit tu ton premier souvenir de lecture ? 

Je crois que c'était Martine petite Maman... La honte !

- Quel est le chef-d'oeuvre officiel qui te gonfle ? 

The Great Gatsby de Fitzgerald, ça m'avait vraiment gavée l'histoire de ce type qui gâche sa vie pour une cruche !

- Quel classique absolu n'a tu jamais lu ? 

Le journal d'Anne Frank... 

- Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as honte d'aimer ? 

Franchement, je ne sais pas, j'ai rarement honte de toutes façons !

- Quel livre as-tu le sentiment d'être le seul à aimer ? 

Je n'ai plus ce sentiment depuis longtemps mais il m'est arrivé bien souvent dans mon cursus scolaire de me sentir un peu seule dans mon amour de certains classiques. 

- Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier ? 

J'aimerais bien faire découvrir les oeuvres complètes d'Albert Cossery. 

- Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer ? 

Quitter la ville, de Christine Angot... Je pleurais des larmes de rage d'être obligée de terminer ce livre pour les cours !

- Quel livre pourrais-tu lire et relire ?

Les derniers poèmes d'amour, de Paul Eluard

- Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité ? 

Pas facile comme question, chaque livre aimé fait un peu partie de nous, de moments de vie. Euuuuh Nadja, de Breton ? 

- Quel livre t'as fait verser les plus grosses larmes ?  

J'hésite entre Mon bel oranger de Vasconcelos et L'écume des jours de Vian... Ces deux là, ils m'ont à tous les coups !

- Quel livre t'a procuré la plus grande émotion érotique ?

L'invention de la solitude d'Auster, non pas à sa lecture, mais lors d'une séance de dédicaces avec son auteur !!! Plaisanterie à part, j'ai trouvé de beaux passages sensuels et érotiques dans Loin de Chandigarh, de Tejpal. 

- Quel livre emporterais-tu sur une île déserte ? 

Je peux pas essayer de tricher comme avec les trois voeux du Génie ? Un, c'est vraiment trop peu... 

- De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience ?

Ben, avant (et oui, je l'avoue) il y avait les Harry Potter, mais maintenant je ne suis plus dans aucune série... Peut-être le prochain Vargas, pour retrouver Adamsberg, mais j'ai un peur d'être à nouveau déçue. 

- Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi ? 

Lolita de Nabokov, par Kubrick... 

  Le jeu est plutôt amusant, alors je passe le flambeau à Reka, Brize,Amanda et ma soeurette !

Céline

"Danse de mort", de Preston & Child

  L'inspecteur Pendergast est mort... C'est du moins ce que laisse présager le mot
posthume qu'il a laissé à D'Agosta. Et Diogène, le frère de l'inspecteur, toujours en liberté, à préparer son horrible forfait... Lorsque les proches de Pendergat sont assassinés un par un et de façon spectaculaire, pas de doute possible, Diogène n'est pas très loin. Mais ces meurtres ne seraient-ils pas un simple moyen de détourner l'attention de son plan maléfique ? Et quel événement dans l'enfance des deux frères aurait pu conduire Diogène à de telles atrocités ? Pendergast est-il vraiment exempt de toutes fautes ? 

  Une fois de plus Preston et Child sont parvenus à me captiver avec un volet de la saga Pendergast. Ces thrillers sont bien menés, intelligents, excitants, passionnants. Et ce titre, ainsi que le précédent et le suivant, se place à l'apogée de la série : en mettant la relation entre les deux frères au coeur de l'intrigue, les auteurs ajoutent la part d'enquête psychologique nécessaire à tout bon polar. 

  Une série de thrillers raffinés et truffés de références culturelles passionnantes !

Céline

Danse de Mort, Douglas Preston et Lincoln Child, J'ai lu, 8 euros. 

A lire avant : Le violon du diable, J'ai lu, 8,90 euros. 

A lire après : Le livre des trépassés, L'Archipel, 23,95 euros. 

 

 

 

"Bonheur fantôme", de Anne Percin

   A 28 ans, et du jour au lendemain, Pierre a tout plaqué : Paris, son amour, ses amis, les photos de mode. Dans une petite maison au cœur de la Sarthe, il vit de brocantes, entouré de vieux objets, de chiens adoptés et des vieilles chansons romantiques françaises qu'il affectionne tant. Il écrit aussi, une biographie de Rosa Bonheur, peintre de paysages bucoliques ayant aimé les femmes. Le jeune homme se cache, se protège, fuit. Peu à peu, au fil d'un introspection tour à tour drôle, futile, dramatique, subtile, l'on découvre les secrets qui l'ont poussé à ce retranchement : un frère jumeau perdu trop jeune, et surtout R.. R., charismatique et aimant, R. le reporter motard avec qui il vivait depuis 10 ans. De cet amour qu'il a brisé par peur de le perdre, il dévoile la force, la tendresse et les blessures, et peut-être, l'avenir.

  Ce roman, vibrant, vivant, drôle et douloureux m'a séduite dès les premières pages. Le narrateur est attachant avec ses fantômes, ses lâchetés et son romantisme obsolète. Car son histoire est aussi celle d'un amour fou, terriblement fort, et irremplaçable. L'introspection de Pierre, truffée d'anecdotes amusantes et parfois loufoques, est subtile et troublante. L'écriture d'Anne Percin a achevé de me convaincre que je n'avais pas lu de roman aussi poignant depuis un bon moment...

Un vrai coup de coeur au milieu de la rentrée !

Céline

Bonheur Fantôme, Anne Percin

Le Rouergue, coll La Brune, 16,50

"Déroute sauvage", de Guillaume Guéraud

  Dans le car pour rejoindre l'Espagne, les élèves de 4ème du collège Paul Eluard dorment, écoutent leur mp3, les garçons tentent vainement de draguer les filles, les filles parviennent à feindre l'indifférence... Un voyage scolaire linguistique qui débute comme tant d'autres... Mais en pleine nuit, au coeur des Pyrénées, l'escapade tourne au cauchemar. Le car quitte la route, bascule, et les passagers se retrouvent sous un amas de tôle et de sang quelques mètres plus bas... Les rescapés sortent peu à peu des décombres... Mais l'horreur ne fait que commencer : trois sauvages sanguinaires les traquent dans la nuit...

  Avec beaucoup d'humour et d'ironie, l'auteur nous livre une course poursuite sombre et décoiffante à travers les Pyrénées. Entre le roman noir et la parodie de Souviens-toi l'été dernier, Déroute sauvage nous tient en tension pendant 140 pages. En intercalant à son récit des passages reprenant des documents de Lycée (avis de colle, dissertations, consignes de voyage, carnets intimes...), Guillaume Guéraud rend ses personnages juste assez attachants et son histoire juste assez crédible pour nous faire un peu peur... Mais pas trop non plus : dès la lecture de la citation en incipit, on saisit le ton du livre : "Je mentirais si je ne pensais pas déjà m'être amusé à raconter n'importe quoi juste pour les faire marrer.", Deportivo. 

  Si vous voulez découvrir l'univers déjanté de l'auteur, vous pouvez visionner ses petites leçons d'écriture sur le blog de Citrouille, les libraires sorcières. Vraiment très drôle !

Céline

Déroute sauvage, de Guillaume Guéraud / Editions du Rouergue, coll. Doado Noir, 8 €

"Bienvenu au club" et "Le cercle fermé" de Jonathan Coe

   

 

 

 

 

 

 

  

  Benjamin Trotter, Philippe Chase et Doug Anderton ont quinze ans, ils sont inséparables et n'ont que deux obsessions : la musique et les filles. Les touchant de près ou de loin, des événements comme les attentats de l'IRA ou les grèves sociales dues aux fermetures d'usine vont bientôt les embarquer dans un monde qui dépasse leur univers de collégien : celui de l'Angleterre des années 70. 30 ans plus tard (dans Le Cercle fermé), nous retrouvons les trois amis confrontés à leurs obligations professionnelles et familiales, leurs désillusions, l'invasion de l'Irak. 

  Mêlant le détail et le politique, le burlesque et le tragique, Jonathan Coe nous emmène dans une fresque sociale de l'Angleterre des années 70 à nos jours tout en nous passionnant pour le destin de personnages denses et complexes. J'ai lu ces deux romans d'une traite, dévorant les pages avec une frénésie presque boulimique. A des passages drôles et incisifs (comme les pages satiriques du journal du Lycée), se succèdent des réflexions de société ou des incidents plus tragiques. L'auteur ne tombe jamais dans le mélo, mais parvient à nous faire ressentir l'émotion juste par son sens de la description et du réalisme. J'ai retrouvé dans ce diptyque le plaisir de suivre la vie des héros et de s'identifier à leurs sentiments, et j'ai ressenti cette légère frustration caractéristique de la lecture de bons romans en fermant la dernière page, cette envie que l'histoire se poursuive... Alors on traîne un peu pour ouvrir un nouveau roman, et on laisse quelques heures de sursis à ces personnages qui nous ont tant séduits. 

Céline

PS : Milou, il faut absolument que tu tentes ces deux titres, on y puise le même plaisir qu'à la lecture d'un bon Irving !