ENLIVREZ-VOUS !

"Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi", de Katherine Pancol

Hortense Cortés est bien décidée à percer dans la mode, quitte à mettre de côtés ses sentiments pour Gary. Sa petite sœur Zoé, elle, apprend l'amour avec passion. Joséphine lutte pour retrouver confiance et repères après la mort tragique de sa sœur. Philippe aura-t-il une place dans sa nouvelle vie ?

Ce roman est le dernier (?) volet de la saga familiale des "Yeux jaunes des crocodiles" et de "La valse lente des tortues". On y retrouve ce qui a fait les succès des deux premiers : des personnages attachants, une vie qui les maltraite, beaucoup d'humour.

Mais si j'ai retrouvé avec grand plaisir Hortense et son nombril, Joséphine et ses questionnements, Gary et sa belle gueule, j'ai été un peu déçue par l'intrigue. Je trouve que le sujet s'essouffle, et que Katherine Pancol se répète. Par exemple, il est un peu agaçant que Joséphine en soit encore à se demander si elle est capable d'écrire un livre et si elle peut se permettre de laisser libre cours à son amour pour Philippe !!!

Une lecture fort sympathique tout de même.

Milou

Mise à jour de fin de journée : Je trouve la critique de Praline particulièrement juste, même si acerbe ;-)

"Le choeur des femmes" de Martin Winckler

   Jean Atwood, brillant interne destiné à la chirurgie gynécologique, se voit contraint de terminer sa formation dans un minuscule service de consultation de l'hôpital de Tourmens. Le futur médecin est furieux d'être coincé six mois avec Franz Karma, un généraliste aux idées farfelues et aux méthodes peu académiques, et exaspéré par la horde de femmes s'épanchant sur ses petits malheurs en consultation. Mais peu à peu, Jean va être amené à mettre en cause ses acquis et à se tourner vers une médecine plus humaniste. Et puis,qui sait, écouter toutes ses femmes à longueur de journée lui permettra peut-être de découvrir d'autres aspects de sa propre identité...

  Une fois de plus, Martin Winckler s'adonne au roman polyphonique et le narrateur Jean Atwood prête souvent sa voix aux femmes d'horizons différents.  Avec son style unique, l'auteur parvient à nous toucher et à nous sensibiliser  à une médecine plus humaniste, moins sûre d'elle-même et plus à l'écoute de son patient. Les témoignages de femmes sont justes - parfois bouleversants, toujours émouvants. Cependant, j'ai été très déçue par l'intrigue, complètement tirée par les cheveux et bien trop prévisible. La trame de l'histoire ne tient pas la route et l'on finit par trouver cette lecture un peu longue... L'on sent un bel amour des femmes et beaucoup de révolte chez l'auteur, mais je n'ai pas retrouvé le plaisir que j'ai eu à dévorer Les trois médecins.

  Un très beau plaidoyer donc, mais un roman décevant. 

Céline

"La grand-mère de Jade", Frédérique Deghelt

   Lorsque ses tantes décident de placer sa grand-mère en maison de retraite, Jade n'hésite pas : elle va chercher sa Mamoune et la ramène chez elle. Elle agit sur un coup de tête, sans penser à toutes les conséquences de ce choix : quelle place sa grand-mère pourra-t-elle trouver dans sa vie de trentenaire parisienne, son 30 mètres carrés et ses déboires sentimentaux ? Mais un équilibre s'installe vite entre les femmes de deux générations qui vont se retrouver autour d'une passion commune : les mots. 

  Autant le dire tout de suite, ce roman a été pour moi une grande déception. Pourtant très sensible au sujet de la place des personnes âgées dans nos sociétés, je trouve que l'auteur l'a traité de façon idéalisée et peu crédible. Frédérique Deghelt tombe vite en effet dans le sentimentalisme et les clichés (surtout sur la relation homme-femme), et le propos du livre n'a pas réussi à m'atteindre. J'ai été surprise d'être si peu touchée par le style et l'histoire car j'avais beaucoup aimé La vie d'une autre. La chute m'a malgré tout permis de mieux comprendre la démarche de l'auteur...

Céline 

"Como agua para chocolate", de Laura Esquivel

Tita naît et grandit dans la cuisine de la finca familiale, entre les épices et les aromates. Elle sait prendre le temps de peler les noix une par une, écouter les légumes qui mijote, humer les plats qui sortent du feu. 

Lorsque Tita prépare un repas, elle y met toutes ses émotions, et les fait ainsi partager à tous ses convives.

Et sa vie en est pleine, d'émotions : folle amoureuse de Pedro, elle doit pourtant rester au service de sa mère, et souffre le martyr de le voir épouser sa soeur aînée.

Le résumé de l'histoire ne rend pas compte de la richesse de ce roman, comme souvent dans la littérature latinoaméricaine : j'aurais bien du mal à vous décrire la qualité de l'ambiance, la densité des personnages, la sensibilité de la narration...

Aussi je me contente de vous conseiller chaudement de le lire : c'est l'un de mes plus grands coups de coeur, je l'ai dévoré 5 fois en français et en espagnol, et le plaisir fut intact à chaque lecture !!!

Milou

"La marque de Winfield", de Ken Follet

 C'est l'histoire d'une famille de riches banquiers dans le Londres de la reine Victoria : Augusta, mère ambitieuse et castratrice, qui manipule son entourage pour arriver à ses fins. Son fils Edward, faible et désespérément amoureux de ami de collège, le ténébreux Miky. Le cousin Hugh, orphelin dont le talent pour les affaires compense son statut de vilain petit canard.

Séductions, intrigues et meurtres ponctuent ce thriller, dans une ambiance d'aristocratie décadente qui n'est pas sans rappeler Les liaisons dangereuses.

Une lecture très agréable, qui trouverait parfaitement sa place dans un sac de plage !

Milou

"Quai des enfers" de Ingrid Astier

   En plein cœur de l'hiver, un cadavre de femme est retrouvé sur une barque, en face du 36 quai des Orfèvres. La découverte de l'identité de la victime va plonger les enquêteurs dans le milieu des parfumeurs, de la mode et de l'art... Crime passionnel ou œuvre d'un psychopathe ? La brigade fluviale et la crim redouble d'efforts pour démêler cette affaire tortueuse...

  En promenant sur le net, j'ai lu beaucoup de critiques très négatives de ce polar, certains allant même jusqu'à désigner l'auteur comme une "sous Fred Vargas". Personnellement, j'apprécie beaucoup Fred Vargas (même si certains de ces derniers opus m'ont un peu déçue) et j'ai passé un bon moment à lecture de livre. Il est vrai qu'Ingrid Astier a un style parfois trop ampoulé, que ses descriptions sont un peu longues et que le grand nombre de personnages sème de temps à autre la confusion. Mais l'intrigue est très bien menée, les descriptions de la Seine passionnantes et le dénouement vraiment imprévisible ! J'ai retrouvé dans ces pages tout ce j'attends de divertissant dans la lecture d'un roman policier.

  Je me suis laissée prendre au jeu de ce polar de facture plutôt classique !

Céline

Le top 15 de mes lectures...

  En me promenant sur le blog de Picwick, j'ai découvert la liste des 15 livres l'ayant le plus marqué. L'idée, lancée par Casa Nova, m'a plu et je me suis prêtée au jeu... En vrac et sur un bout de papier, j'ai donc noté les premiers titres qui me sont passés par la tête, ceux dont les mots et les personnages ont continué à me hanter longtemps après leur lecture.

1- Peter Pan de J.M Barrie

2- Mon bel oranger de José Mauro de Vasconcelos

3- L'écume des jours de Boris Vian

4- 1984 d'Orwell

5- Les derniers poèmes d'amour de Paul Éluard

6- Je te retrouverai de John Irving (mais j'avais aussi envie de mettre L'hôtel New Hampshire, L'œuvre de Dieu, la part du diable et Le monde selon Garp !)

7- L'invention de la solitude de Paul Auster

8- Le soleil des mourants de Jean-Claude Izzo

9- Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer

10- Tours et détours de la vilaine fille de Marion Vargas Llosa

11- Un complot de saltimbanques d'Albert Cossery

12- La dame n°13 de José Carlos Somoza

13- Bonheur fantôme de Anne Percin

14- Bienvenu au club et Le cercle fermé de Jonathan Coe

15- En cage de Kalisha Buckanon

  Cette liste est bien entendu non exhaustive et je suis sûre que dans quelques heures d'autres souvenirs de lecture vont venir concurrencer ceux-ci... Mais l'exercice se doit d'être spontané ! Et vous, quel est votre best-off ?

Céline

Mise à jour du 8 mars :

En voilà un exercice sympa en effet ! Pour ma part, spontanément et dans le désordre :

Voyage au bout de la nuit, de Louis Ferdinand Céline

Como agua para chocolate, de Laura Esquivel

Le monde selon Garp, de John Irving

Le seigneur des anneaux, de JRR Tolkien

La maison aux esprits, d’Isabel Allende

L’ombre du vent, de Carlos Luis Zafon

Le Horla, de Guy de Maupassant

Rebecca, de Daphnée Dumaurier

10 petits nègres, d’Agatha Christie

Ça,  de Stephen King

Je, François Villon, de Jean Teulé

Fury, de Salman Rushdie

La citadelle des ombres, de Robin Hobb

Le livre des illusions, de Paul Auster

Le meilleur des mondes, de Aldous Huxley

Bonne lecture à tous ! Milou

"Americana" de Don Delillo

  David Bell, jeune homme beau, égocentrique et déjà divorcé travaille dans l'audiovisuel à New-York. Alors qu'il est attendu dans l'Arizona pour le tournage d'un reportage, il traverse l'Amérique en van avec des amis et décide de tout plaquer pour tourner un film autobiographique. L'occasion pour lui de rencontrer des marginaux et de livrer ses opinions sur une Amérique en perdition...

  Don Delillo dresse ici un portrait complexe et étonnant de l'Amérique contemporaine. Cependant, le style est très dense, les phrases et les paragraphes manquent de souffle et j'ai un peu peiné à la lecture de ce roman. Le récit est assez confus et perpétuellement interrompu par des digressions théoriques. Difficile de suivre le fil donc, même si certaines réflexions sont pertinentes et passionnantes. Le narrateurs est touchant dans sa quête se sens et son mal être, mais les pensées qu'il nous livre trop désordonnées. 

  Je n'avais jamais lu de livre de Don Delillo auparavant et j'avoue avoir été un peu déçue. Cependant, Americana étant son premier roman, je n'hésiterai pas à faire un tour du côté de ses publications plus récentes ! 

  Merci à Blog-o-book et au livre de poche de m'avoir offert ce livre !

Céline

"Last night in Twisted river", de John Irving

   En 1954, le jeune Danny vit avec son père Dominic - alias Cookie- dans un camp de bûcheron du New Hampshire. Dans ce lieu reculé, les relations entre les gens sont rudes et les accidents courants. Un jour, le garçon de 12 ans surprend son père au lit avec la petite amie du Shérif "Injun Jane", une femme massive aux longs cheveux bruns. Persuadé que son père est attaqué par un ours, il tue l'indienne. Daniel et Dominic se voit alors contraints de fuir à travers l'Amérique et le Canada, poursuivis par le shérif fou et violent durant plus de 50 ans.

  Dans ce douzième roman, John Irving semble rassembler toutes ses obsessions. Comme dans Le monde selon Garp, il met en scène un écrivain, Danny, et nous livre sa vision de la fiction et de l'imagination. Mais surtout, il place ses personnages dans un monde d'accidents, un monde où la tragédie est toujours en suspend et où l'existence de ceux que l'on aime n'est jamais acquise.

  Beaucoup plus sombre que ses précédents ouvrages, Last night in Twisted river comprend tout de même des épisodes burlesques et amusants. Mais la certitude de la solitude de l'homme et de sa condition précaire pèse sur toutes les pages. J'ai apprécié ce livre, parce que j'aime l'écriture, la densité des personnages, l'imagination d'Irving, mais il m'a un peu moins touché que Until I find you. Par ailleurs -mais est-ce les blocages de l'anglais ? - les constants allers-retours entre passé et présent m'ont un peu perdue. 

  Un roman terrible sur cette vie faite de crainte et d'accidents.

Céline

John Irving, Last night in Twisted River, Ramdom House, 2009.

"Je, François Villon", de Jean Teulé

Orphelin très jeune, son père et sa mère ayant tous deux été pendus pour de menus larcins, François est recueilli par un chanoine qui l'élève dans la plus totale indulgence.

Naturellement promis à une carrière ecclésiastique, il entreprend des études à l'Université de Paris.

Mais l'époque des lendemains de la Guerre de Cent Ans est troublée, et notre fougueux poète préfère la liberté de la vie de criminel aux contraintes liée à la fonction de clerc...

Jean Teulé nous dépeint la vie de François Villon, considéré comme le père des poètes maudits du XIXème siècle comme Rimbaud et Verlaine.

Et il le fait talent !!! D'abord parce qu'il est un narrateur hors pair, qui sait nous tenir en haleine tout au long du roman. Ensuite parce que le sujet est passionnant. Et enfin parce qu'il sait rendre vie à toute une époque historique

J'avais déjà été horrifiée par les mœurs de la Cour de Louis XIV dans Le Montespan, mais c'est peu devant celles des ecclésiastes parisiens du XVème...

A LIRE DE TOUTE URGENCE, UN VRAI COUP DE CŒUR, DONC !

Milou