A 83 ans, Alice a passé tous ses étés dans la vieille maison du Maine, en bord de mer, gagnée il y a plusieurs décennies sur un pari. Pourtant, ce n'est plus vraiment la même chose depuis que son mari Daniel est décédé, et la paroisse du coin lui apporte aujourd'hui plus de réconfort que ses propres enfants et petits-enfants. Aux grandes vacances agitées où tous les Kelleher se retrouvaient a succédé un planning bien organisé où chacun de ses trois enfants réserve son mois dans le Maine.
Mais cet été, un enchainement de circonstances va réunir Alice, Ann-Marie, Kathleen et Maggie dans la maison au bord de mer. Trois générations de femmes, avec leurs lots d'incompréhensions, un passé ou un avenir déjà lourd, les liens qui les unissent comme les rancoeurs accumulées.
Car Alice n'est pas tendre avec sa descendance, toujours prête à lancer une pique acerbe sur l'apparence ou le choix de vie des autres. Et si Ann-Marie, la belle fille parfaite, semble s'en accommoder, il n'en est pas de même pour sa propre fille Kathleen qui ne supporte plus la méchanceté de sa mère. Quant à Maggie, la fille de Kathleen, son tempérament conciliant prend le dessus sur son agacement.
J'ai passé de très bons moments dans le Maine à la lecture de ce roman, sur les plages si bien décrites, je sentais presque le vent et les parfums de la mer me chatouiller les narine. Julie Courtney Sullivan décrit parfaitement les relations, les tensions qui s'y glissent en même temps que cet attachement à une tribu. Sans grande révélations ou action trépidante (quelques secrets de famille nous serons révélés mais ce n'est pas vraiment le sujet), elle parvient à nous immiscer au coeur de ses personnages et à les tenir toujours loin de la caricature. Complexes, ils n'en sont que plus attachants et beaucoup retrouveront des traits de leurs propres figures familiales.
"Quel comportement n'était pas une réaction aux choix d'une mère ? "
J'avais déjà beaucoup apprécié Les débutantes, et une fois de plus J-C Sullivan a su me séduire avec ses personnages féminins, ici dans leurs relations intergénérationnelles, parfaitement décrites.
Une très belle analyse des liens mères-filles donc, et une plongée sensorielle dans la région du Maine !
Conseillé par Clara, et acheté grâce à la super rubrique poche de Theoma !
"Personne n'avait prévenu Kathleen des côtés sombres de la maternité. Vous donnez la vie, et les gens vous apportent d'adorables petits chaussons et de mignonnes couvertures roses. Mais, ensuite, vous vous retrouvez seule. Votre corps tente de guérir mais votre esprit, lui, part à la dérive. Un mélange de joie et d'amour le plus pur, mêlé à de l'ennui et de la colère occasionnelle. Quand les enfants grandirent, cela devint plus facile. Plus facile, mais jamais naturel. "
Céline
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